Que faire pour s'adapter aux sécheresses ?

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En troupeaux allaitants

  • Vêlages très précoces de septembre et octobre, il faut alimenter suffisamment les vaches pour maintenir leur état et avoir un colostrum de qualité.
  •  Vêlages de fin d’automne et de début d’hiver, les veaux mâles devraient déjà être sevrés, et si les veaux femelles ne sont pas encore sevrés, il est souhaitable de le faire rapidement. Une fois sevrées, celles-ci doivent avoir accès à une ration équilibrée (fourrages de bonne qualité et concentrés adaptés aux fourrages) et dont les apports permettent au minimum 500 g/j de croissance (objectif : 700g/j). Pour les vaches, qui ont à ce stade des besoins relativement faibles, de la paille + 0.9 kg de complément azoté + 2 kg de céréales + minéraux.
  • Pour des veaux nés de janvier à mi-mars, il est possible de sevrer les veaux afin de limiter l’amaigrissement des vaches (les veaux peuvent être sevrés dès 6 mois à condition qu’ils pèsent au minimum 270 kg et consomment 2 kg d’aliments par jour). Pour les veaux mâles, visez un poids minimum de 300 kg pour leur commercialisation.
  • Pour des veaux nés après la mi-mars, les vaches sont encore suitées, il est nécessaire de les nourrir fortement afin de limiter leur tarissement. Selon vos stocks en fourrages, du foin pourrait être distribué à volonté ou alors de la paille avec 3 à 4 kg de concentrés.
  • Pour les génisses sevrées et les génisses de 18 mois, il est important de garder respectivement un GMQ de 700g/j et de 600g/j afin de ne pas pénaliser le gabarit adulte. Un apport de foin ou d’enrubannage à volonté et de concentré rationné sont nécessaires.
  • Pour les génisses d’élevage de 18 à 24 mois, conduites en vue d’un vêlage 3 ans, il est possible, sans conséquence sur les performances futures et la carrière des animaux, de restreindre les animaux à 1 UFL/jour (=réduction de croissance d’environ 300g/jour). Attention il ne faut pas dépasser une période d’1 à 2 mois avec cette conduite.
  • Quant aux génisses de 30 mois gestantes, la conduite dépendra de la date de vêlage. Pour celles vêlant après novembre, il est possible de restreindre l’alimentation jusqu’à 2 mois avant vêlage. Il est nécessaire de préparer la génisse au vêlage en concentrant la ration en protéines et en énergie. Du foin et de l’enrubanné de bonne qualité peuvent être suffisants tout comme de la paille mélassée et des concentrés.

En troupeaux laitiers

Le retour à une ration hivernale se faisant de plus en plus tôt et les reports de stocks étant aléatoires (mise à l’herbe décalée, pâturage automnal non garanti, …) il va être urgent de faire un premier bilan fourrager « quantitatif » pour connaitre son stock d’herbe et de maïs conservés avec son conseiller. Ce bilan permet de mettre en œuvre rapidement les actions nécessaires pour pallier un éventuel déficit fourrager cet hiver ou au printemps prochain :
•    Anticiper les réformes,
•    Mettre de la paille (et des minéraux) pour alimenter les animaux à moindre besoin et réserver les meilleurs fourrages pour les vaches en production,
•    Si possible, conserver des céréales pour complémenter les rations ou vendre des céréales pour acheter du fourrage et/ou des coproduits.
•    Commander des coproduits « énergétiques » (pulpes de betteraves, corn gluten, …). Envisagez plusieurs solutions et vérifiez le rapport « qualité/prix » avant de vous engager.
•    Dans des cas extrêmes, il peut être envisagé de réduire les effectifs UGB.

 

En élevages caprins et ovins

Pour les mises-bas d’automne, il faut s’assurer que vous ayez suffisamment de stocks de fourrages de qualité pour assurer des bons débuts de lactation.

Il faut être bien vigilant sur son bilan fourrager pour être sûr d’avoir encore ce qu’il faut pour les mises-bas de printemps. Dans le cas où le bilan fourrager est négatif, bien revoir la ration avec votre conseiller pour donner les bons fourrages au bon stade de lactation et adapter la ration des chèvres en période de reproduction.

  • Anticiper les réformes
  • Afin de conserver des fourrages de qualité pour les chèvres en lactation,  vous pouvez donner aux animaux qui ne produisent pas,  de la paille pour une part de la ration plus importante.
  • Ne pas hésiter à acheter dès maintenant du fourrage si c’est nécessaire

 

Vu la qualité aléatoire des fourrages et de l’état des prairies après l’été, il faudra surtout faire attention à l’état des brebis en fin de gestation.
Bien complémenter les brebis en fin de gestation, n’hésitez pas à contacter votre conseiller élevage. Dans les systèmes en plein air intégral, préserver vos prairies (voir ci-dessous) pour avoir de l’herbe au moment des mises-bas et en pleine lactation où les besoins des brebis suitées sont les plus importants.

 

Vu la qualité aléatoire des fourrages et de l’état des prairies après l’été, il faudra surtout faire attention à l’état des brebis en fin de gestation.

Bien complémenter les brebis en fin de gestation, n’hésitez pas à contacter votre conseiller élevage. - Dans les systèmes plein air intégral, préserver vos prairies (voir ci-dessous) pour avoir de l’herbe au  moment des mises-bas et en pleine lactation où les besoins des brebis suitées sont les plus importants.

En ce qui concerne les prairies

Même si les conditions climatiques redevenaient favorables à la pousse de l’herbe, il faut absolument préserver le potentiel de repousse des prairies pour ne pas pénaliser la production de fourrage à venir (automne et printemps prochain). Il est donc actuellement essentiel de ne pas surpâturer les prairies (pas - 5 cm) afin d’assurer un redémarrage rapide dès les premières pluies en concentrant les animaux sur une parcelle que l’on accepte de « sacrifier ».

Il vaut mieux sacrifier une parcelle que toutes ces prairies…

Dès cet hiver, nous pourrons identifier la nécessité de ressemer ou de sursemer une prairie. En effet, si on observe des trous dans une prairie et afin de ne pas laisser les adventices les coloniser nous pourrons sursemer du trèfle violet, trèfle blanc ou même du Ray grass.

En ce qui concerne les prairies que vous deviez semer cette été (août), il est aujourd’hui risqué d’envisager le semis car le sol est complètement sec et les premières gelées pourraient détruire les espèces qui ne seraient pas assez développées avant l’hiver. Seul le RGI peut encore se semer jusqu’au 15 octobre. Pour toutes les autres espèces (graminées comme légumineuses), deux solutions sont possibles :

  • Attendre le semis de printemps (sous couvert ou non)
  • Semer cet automne sous couvert (par exemple sous couvert de méteil fourrager)

Le méteil

Le méteil fourrager c’est un mélange composé d’une ou plusieurs céréales, et d’un ou plusieurs protéagineux, récolté en fourrage ou en grain. Le semis se fait de début à mi-octobre. 

La récolte se fait fin Avril/début Mai et la date de récolte est liée à l’objectif de production (lait, viande) des animaux. La moyenne de rendement sur la région Centre est de 5-6 tMS, cependant cette année, sur le Perche, elle se situe plutôt autour de 3-3.5 tMS. Le méteil peut être semé en dérobées avant une culture de printemps du type maïs ou sorgho.

Echanges paysans

Vous n’avez pas de terres disponibles pour réaliser des méteils et combler vos stocks ? Avez-vous pensez aussi à solliciter un agriculteur céréalier pour qu’il implante pour vous un méteil ? En effet, certains colzas ont peinés du manque d’eau ou ne sont pas semés et le méteil pourrait remplacer un colza dans l’assolement.