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Les semis de couverts d’interculture avant moisson, pour un résultat gagnant/gagnant !

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Des semis à ne pas pendre à la Volée……

Dans quelques jours vont débuter les moissons 2023. Une période toujours attendue afin de prendre connaissance du résultat de la menée culturale de l’année. C’est aussi, et surtout, une période très intense en termes de charge de travail qui peut être influencée par les conditions météorologiques. Ainsi, pendant cette période de récolte, de pressage des pailles et/ou déchaumage, peu d’exploitants accordent du temps au semis des couverts d’intercultures.

Pourtant, les objectifs de ces semis sous couverts sont multiples :

  • Couverture du sol et maintien de l’humidité pour le semis de la culture suivante,
  • Amélioration et maintien de la structure du sol par le travail racinaire des différentes espèces du couvert
  • Limitation de l’érosion
  • Amélioration de la fertilité biologique et minérale du sol
  • Piège l’azote post-récolte et restitution à la culture suivante
  • Compléter les stocks alimentaires des animaux par le pâturage ou la fauche
  • Limitation du développement des adventices si le couvert est suffisamment développé
  • Maintien d’un refuge pour la biodiversité à la sortie des moissons

Ainsi, pour mettre toutes les chances de vos côtés afin d’obtenir une levée satisfaisante et la présence d’un couvert de qualité, le semis doit être réalisé le plus tôt possible après la moisson. Or, à ce jour, peu d’agriculteurs s’attardent à arrêter la moissonneuse à la sortie de la parcelle pour semer les couverts. Le semis du couvert arrive donc dans un deuxième, voir troisième temps, une fois que les chantiers de récoltes, de pressage et stockage des pailles sont terminés.

Mais, pendant ce temps d’attente, les parcelles de chaumes déchaumés ou non se sont réchauffées voir asséchées au grès des journées sous le soleil d’été. Les conditions favorables pour une bonne implantation du couvert sont de fait très réduites. Il est même fortement probable que semer des graines dans un lit de poussière n’apporte rien, seulement une dépense de temps et d’argent.

Ainsi, au regard de ces problématiques et pour répondre à différents enjeux réglementaires, mais aussi agronomiques et faunistiques, plusieurs agriculteurs ont fait le test/choix d’implanter leurs couverts d’interculture avant la moisson.

Pour cela, il existe deux périodes :

  • Soit un semis dans la culture en place en sortie d’hiver, début de printemps, avec des couverts qui s’implantent tranquillement, comme des trèfles
  • Soit un semis dans les 15 jours avant moisson, au-dessus de la céréale

Cette dernière technique est de plus en plus testée aux quatre coins de l’hexagone depuis ces deux dernières années. Plusieurs groupes d’agriculteurs, accompagnés dans une dynamique locale (GIEE, groupe TCS, programme Agrifaune) ont semé des couverts d’interculture avant de moissonner la culture en place. Cette technique apporte plusieurs avantages :

  1. Période plus propice, pour avoir le temps de faire le semis des couverts d’intercultures
  2. Optimisation de la levée du couvert en bénéficiant d’une humidité résiduelle présente dans la culture et ensuite lorsque le sol est recouvert par la menue-paille (hors récolte de la paille)
  3. Eviter un déchaumage tout de suite après moisson (temps et coût de mécanisation)
  4. Semis à la volé qui permet de réduire les coûts de mécanisation du semis

Pour réaliser ce type de semis, le plus souvent les agriculteurs utilisent leurs semoirs à engrais ou des petits semoirs centrifuges fixés sur un châssis porté et attelé sur le tracteur. La difficulté de cette technique réside dans le choix du matériel et du mélange afin de pouvoir semer sur des largeurs importantes (+/- 24m).

Il est possible aussi de pelletiser[1] les semences du couvert choisi avec de la mélasse et de l’argile. Cela permet de coller une partie des graines entre elles et de donner un peu plus de consistance aux petites graines du mélange, afin qu’elles puissent être semées sur toute la largeur.

Quels couverts semer ?

L’idéal est de privilégier les mélanges d’espèces car cela évite la dominance d’une espèce sur une autre selon les conditions de développement. Les mélanges sont toujours plus performants (synergie entre plantes) et plus sécurisants car au moins une espèce se développera en fonction des conditions climatiques. Un mélange efficace associe des plantes avec un développement végétatif complémentaire pour utiliser au mieux l’espace. De plus, les différentes tailles de graines permettent de stabiliser le mélange dans le semoir.

Exemple de mélange : radis 2kg + moutarde d’Abyssinie 3 kg + vesce 10 kg (+ phacélie 2 kg) soit un mélange entre 15 et 20 kg/ha.

Les couverts d’intercultures ainsi semés avant la moisson sont, de fait, très intéressants pour la petite faune de plaine, par le maintien des chaumes et le non-déchaumage systématique après moisson. Cela permet d’avoir un couvert en place plus précocement et favorise le maintien des animaux sur leurs territoires. En conciliant cette technique de semis avec certains couverts d’interculture reconnus dans le cadre du programme national Agrifaune, nous entrons dans une approche multi-service.

Pour de plus amples informations, contactez votre ou vos référents techniques locaux.

article co-rédigé par la fédération des chasseurs et la FNSEA41, dans le cadre du projet Agrifaune

        


[1] Technique qui vise à agglomérer des graines ensemble dans le but de les alourdir afin de les semer plus aisément.