Vous êtes ici : Accueil > AgroEnvironnement > Eau > Gestion qualitative > Eure et Loir : Captages d’eau potable > AAC Saint-Denis-Lanneray

AAC Saint-Denis-Lanneray

Accéder aux flux rss de notre siteImprimer la page

Aire d’Alimentation de Captage de Saint-Denis-Lanneray

Le captage de Villemore est utilisé par la Communauté de communes du grand Châteaudun pour l’alimentation en eau potable des communes de Saint-Denis-Lanneray, La Chapelle-du-Noyer et Douy. Face au caractère stratégique de la ressource en eau potable et un taux de nitrates proche de la norme de potabilité (fixée à 50 mgNO3-/L), le captage a été classé prioritaire au titre du Grenelle de l’Environnement afin de préserver la ressource. Depuis 2013 et la délimitation de l’aire d’alimentation du captage, un plan d’actions visant à préserver la qualité de l’eau  est conduit sur le territoire. Depuis 2020, ce partenariat est mené entre la a Communauté de communes du grand Châteaudun, en charge de l’animation territoriale, et la Chambre d’agriculture qui assure le suivi des actions agricoles et des pratiques sur le bassin. L’animatrice territoriale est cependant basée à la Chambre d’agriculture d’Eure-et-Loir. Ces actions sont menées avec le soutien de l'Agence de l'eau Loire-Bretagne et en collaboration avec les professionnels agricoles (coopératives et négoces locaux).
La participation active des agriculteurs du territoire à cette démarche est primordiale pour maintenir le caractère volontaire du plan d’actions !

Carte de l'aire d'alimentation de captage

Les 3 communes concernées : Saint-Denis-Lanneray, La Chapelle-du-Noyer, Douy.

Qualité de l'eau au captage

Les nitrates ?

Sur l’AAC de Saint-Denis-Lanneray, un seul captage a été classé prioritaire. Il s’agit du captage de Villemore. Foré en 1978, il alimente en eau potable 4 communes du département (Lanneray, Douy, la Chapelle du Noyer et Saint-Denis-Lanneray) soit 3500 habitants.

Au captage de Villemore, les concentrations en nitrates n’ont jamais dépassé la limite de potabilité de l’eau fixée à 50 mg/L par la directive nitrates du 12 décembre 1992. Elles oscillent de manière stable entre 23 et 49 mg/L depuis 1998 avec une concentration moyenne à 35 mg/L. Une surveillance de la dynamique des concentrations reste néanmoins nécessaire afin d’identifier toute détérioration potentielle de la qualité de l’eau au forage compte tenu du caractère stratégique de cette ressource.

Et les produits phytosanitaires ?

    Qu’est-ce que la limite de qualité de l’eau du robinet pour les pesticides ?

    En France, pour qu'une eau soit déclarée conforme, la concentration en pesticides et en métabolites "pertinents" ne doit pas dépasser 0,1 µg/L (directive européenne de 1980) et la concentration en métabolites "non pertinents" ne doit pas dépasser 0,9 µg/L (instruction de la Direction Générale de la Santé de 2020). En plus d’une limite de concentration par pesticide et métabolite il existe une limite de concentration pour le total des pesticides présents dans l’eau du robinet. Cette limite est fixée à 0,5 μg/L. Au-delà de ces seuils, l'eau est considérée comme non conforme et des actions doivent être mises en place pour restaurer au plus vite la qualité de l’eau. Conscient des enjeux de restauration de la qualité de l’eau, la Chambre d’Agriculture s’est associée à l’Agence de l’Eau Loire-Bretagne et à la Communauté de Communes du Grand Châteaudun via la signature d’un contrat territorial. Le soutien financier de l’Agence de l’eau Loire-Bretagne et de la Communauté de Communes du Grand Châteaudun permet d’accompagner la mise en place de pratiques agricoles vertueuses et durables de protection de la ressource en eau. 

      Au forage de Villemore

      Au captage de Villemore, les principales molécules et métabolites détectés sont des molécules issues d’herbicides autorisés en grandes cultures (colza, maïs, céréales d’hiver). 

      En 2022, une nouvelle molécule a été détectée à plusieurs reprises. Il s’agit du Chlorothalonil, un fongicide appliqué sur céréales pour lutter contre le mildiou du pois ainsi que l'oïdium et les grillures de l'orge. Elle dépasse une fois sa norme de potabilité (détectée à 0.17 µg/L) le 15/12/2022. En 2023, sur les deux analyses réalisées, aucune nouvelle molécule n’a été détectée.

      Depuis 2019, l'ANSES (l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail) a fixé un seuil d'eau potable à 0,9 µg/L pour le métazachlore ESA, le dimétachlore CGA 354742, le dimétachlore CGA 369873 (herbicides colza) et le métolachlore OXA (herbicide maïs). Ces molécules sont symbolisées en gras sur la figure 3 ci-dessous. Il n'y a pas de dépassement du seuil à ce jour.

      Toutes les autres substances actives, représentées en violet, ne dépassent pas en concentration la norme de potabilité de l’eau à 0,1 µg/L.  Il s’agit de molécules herbicides maïs (métolachlore, terbuthylazine et ses dérivés), colza (métazachlore et ses dérivés) et céréales (isoproturon). Sont également détectés depuis 2021 : du dicofol (un acaricide dont l’utilisation est interdite depuis 2010 en France), de l’isodrine (un insecticide interdit actuellement en France), du diméthénamide et ses dérivés (ESA et OXA) (désherbant des cultures de maïs et de betterave à sucre) à des concentrations en dessous des 0,1 µg/L règlementaires.

      Le flufénacet ESA est un métabolite pertinent. Il s’agit d’un herbicide céréales d’hiver dont l’usage est interdit depuis 2003. Détecté depuis 2020 au captage, sa concentration ne dépasse pas les 0,1 µg/L.

      L'atrazine et ses métabolites (atrazine déséthyl, atrazine déisopropy déséthyl, atrazine déisopropyl désé) sont des molécules herbicides maïs interdites d'utilisation et particulièrement rémanentes. Des traces sont continuellement détectées. En 2022 et 2023 des dépassements de la norme à 0,1 µg/L (maximum 0.13 µg/L, carrés violets sur le graphique) ont été détectés pour un de ses métabolites l’atrazine déséthyl.

      D’autres molécules, détectées sans dépasser les normes de potabilité sont présentes dans les analyses. C’est le cas de l’acétochlore ESA, monuron, simazine, terbuthylazine et ses métabolites.

      Sur 2 prélèvements réalisés en 2023, la somme des métabolites pertinents et des molécules mères ne dépasse pas la norme de potabilité de 0,5 µg/L. Elle est en moyenne à 0,48 µg/L pour le captage de Villemore en 2023.

        Conclusion

        Au regard de ces résultats, il a été décidé de renforcer nos actions sur les 3 prochaines années-(2023-2025). Ces actions s’appuient sur la combinaison de plusieurs leviers agronomiques pour limiter les phénomènes de transferts en nitrates et en molécules phytosanitaires vers la nappe captée (gestion de l’interculture, diversification des assolements encouragée par la recherche de nouvelles filières, développement du désherbage mécanique, implantation de surfaces de dilution ou mise en œuvre de toutes autres pratiques vertueuses via les engagements MAEC/PSE…). Elles font appel à de nombreux partenaires et de multiples outils (réseaux expérimentaux de suivis de parcelles en reliquats et couverts d’interculture, accompagnements techniques individuels et collectifs, dispositifs d’aides…). Elles répondent également aux exigences fixées par la Directive Cadre européenne sur l’Eau, le SDAGE Loire-Bretagne et les SAGE Loir et Nappe de Beauce. 

        Contacts

        Juliette BANS
        Animatrice
        07 62 93 34 81
        j.bans@eure-et-loir.chambagri.fr 

        En chiffres

        L'aire d'alimentation de captage de Saint-Denis-les-Ponts, c’est …

        • Un territoire de plus de 930 ha s'étendant sur 3 communes
        • 610 ha de surface agricole
        • 15 exploitations agricoles concernées