Météo, problèmes de semis et PAC : quelles options pour les agriculteurs en 2024 ?

Champs agricoles inondés, colza mal levé qui s’enherbe, semoir qui reste au hangar… L’année culturale 2023-2024 restera dans les annales pour les agriculteurs ! En Eure-et-Loir, les exploitants agricoles ne sont pas épargnés, alors même que la saison des déclarations sur Telepac a commencé. Les abondantes précipitations qui se sont multipliées, en offrant peu de fenêtres météo permettant de précéder aux semis, notamment d’orge de printemps et de pois, conformément à l’assolement prévu dans le respect des règles de la Pac, amènent à s’interroger sur les options qui s’offrent aux agriculteurs concernés. « Un sol nu est interdit dans le cadre de la Pac et si la surface n’est pas exploitée, les aides que ce soit les DPB ou l’écorégime ne seront pas versées », prévient Carine Hardy, chargée de mission au sein de la Chambre d’agriculture d’Eure-et-Loir. Il est donc fortement conseillé d’implanter une culture ou un couvert pour éviter de laisser le sol nu. Il faut également avoir en tête que le suivi des surfaces en temps réel par le biais de l’outil satellitaire est en capacité de détecter si le couvert et présent ou non. L’obligation d’avoir un couvert présent entre le 1er mars et le 15 juillet va donc servir de socle pour déterminer quelle stratégie adopter en fonction du niveau de dégradation de la parcelle, ou encore de son inaccessibilité en raison de l’humidité. Et la déclaration sur Telepac pourra faire l’objet de modifications a posteriori, ce qui fait notamment référence au droit à l’erreur.

Telepac : prise en compte des problèmes de levée ou de parcelles inondées

« Aujourd’hui il nous est difficile de mesurer l’impact des parcelles inondées et de problèmes de levée, relève Maud Évrard, conseillère d’entreprise à la Chambre d’agriculture d’Eure-et-Loir. Nous conseillons donc aux agriculteurs d’indiquer la culture implantée. Si le couvert est bien présent, il ne sera pas nécessaire de le modifier sur Telepac. Mais en cas de constatation d’un sol nu, il sera alors préconisé de modifier la déclaration PAC. » Dans ce dernier cas, les agriculteurs concernés pourront soit implanter une nouvelle culture, qu’ils déclareront sur Telepac, ou bien seront contraints de déclarer la parcelle en « surface temporairement non exploitée » en cas de semis impossibles, dans l’attente de pouvoir de nouveau accéder à la parcelle pour implanter un couvert. Attention, en cas de modification du type de culture dans Telepac, il faudra faire preuve de vigilance en prenant soin de recalculer les points pour l’accès à l’écorégime, dans le cadre dela voie « pratiques agricoles ». Concernant les jachères, les dates d’obligation de présence sont à prendre en compte. « Une jachère classique doit être levée au 1er mars, indique Carine Hardy. Il peut donc être utile de la déclarer en prairie temporaire pour 2024 et en jachère en 2025. Il s’agit de la même catégorie pour l’écorégime. » Sur le plan de l’écorégime, le conseil prodigué est de prendre de la marge au niveau de la surface, ne serait-ce qu’en cas de dégâts de gibier ou de contours de parcelle mal dessinés.

Pour aller + loin

Retrouvez le replay des dernières Universités du soir