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« L’un des enjeux des reliquats azotés est d’éviter de surfertiliser »

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Éric Maisons

Éric Maisons, agriculteur à Digny et membre du bureau de la Chambre d’agriculture d’Eure-et-Loir, répond à cinq questions portant sur la fertilisation azotée des grandes cultures comme le blé ou le colza, et revient sur l’importance d’effectuer ses reliquats azotés.

Quel est selon vous le conseil à retenir concernant les reliquats azotés ?
Bien faire ses prélèvements sur trois niveaux car en cas de contrôle, la cohérence est vérifiée entre le type de sol déclaré, le nombre d’horizons prélevés sur la parcelle et le rendement. Avec la Directive Nitrates, le troisième horizon doit donc être respecté pour les reliquats d’azote. Outre cet aspect réglementaire, les reliquats en seront d’autant plus fiables : trois niveaux, ça peut faire la différence sur le potentiel de rendement ! C’est vrai que dans certaines terres l’opération peut être plus difficile. La Chambre d’agriculture a d’ailleurs réalisé une vidéo façon tuto pour donner des conseils de prélèvement. Et si malgré tout il est trop compliqué de prélever manuellement sur ces trois niveaux, il existe des solutions mécaniques. Personnellement, pour mes dix échantillons, même si les coûts sont plus élevés, j’ai opté pour la prestation de service pour des prélèvements au quad. Je suis ainsi certain que mes reliquats sont effectués correctement.

En quoi est-il important de réaliser des reliquats azotés ?
Il est très intéressant de les faire, surtout dans le cas de cette année très pluvieuse afin de connaître la quantité d’azote dans le sol en sortie d’hiver disponible pour la culture. Grace à cette mesure, un calcul de dose précis sera réalisé. D’un point de vue économique, quand on a des précédents comme des protéagineux, on peut faire des économies d’azote derrière, de l’ordre de 20 à 40 unités. L’enjeu est d’éviter de surfertiliser et éviter ainsi de se retrouver avec des blés qui se couchent, et d’une qualité moindre. De plus, d’autres obligations réglementaires que la Directive Nitrates peuvent imposer un nombre minimum de reliquats azotés. C’est notamment le cas sur les Zones d’Actions Renforcées (ZAR).

Comment appréhender le risque lié à une sous-fertilisation ?
Même quand on a des forts reliquats azotés, baisser les doses peut être perçu comme un risque. Grâce à un outil de pilotage comme MesSatimages, on peut réajuster si nécessaire le dernier apport  d’azote en fonction des besoins de la culture. Le recours à un tel outil nous autorise, d’un point de vue réglementaire, à justifier par rapport au prévisionnel du plan de fumure. La dose supplémentaire peut également être apportée de manière ciblée selon le matériel dont on dispose. Par exemple, avec un pulvérisateur ou un épandeur qui est en capacité d’intégrer les cartes de modulation fournies par MesSatimages, on peut apporter la bonne dose au bon endroit.

L’agriculteur reste-t-il maître de sa stratégie de fertilisation avec MesSatimages ?
Oui et il a le choix entre deux options, en fonction de l’hétérogénéité de ses parcelles : la compensation ou l’optimisation. Comme il connait mieux son terroir, ses sols, il peut par exemple opter pour la voie de l’optimisation pour concentrer la fertilisation sur les zones où le potentiel est vraiment au rendez-vous, au détriment de celles qui sont nettement moins prometteuses. Pour les parcelles plus homogènes, la voie de la compensation peut être indiquée. Dans tous les cas, et c’est la spécificité de MesSatimages, le gros avantage est de pouvoir, en cas de doute, échanger avec une conseillère agronome.

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