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Comment le désherbage mécanique est-il intégré dans les systèmes conventionnels ?

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Le désherbage mécanique est intégré comme un levier supplémentaire dans les systèmes de culture testés sur les fermes expérimentales pour lutter contre les adventices, aussi bien graminées (ray-grass, vulpins, paturins) que dicotylédones annuelles. Il ne se substitue pas au programme de désherbage chimique.

En premier lieu, la stratégie de désherbage est basée sur l’utilisation des leviers agronomiques pour limiter la pression en adventices tels que :

  • La présence plus significative de cultures de printemps et de cultures estivales pour bouleverser le cycle des graminées et leur pression.

A Miermaigne : le tournesol, le pois chiche et l’orge de printemps sont implantés dans les sols superficiels ; le maïs grain, le pois et le lin de printemps dans les sols profonds.
A La Saussaye : lin, orge de printemps et parfois sarrasin sont intégrés à la rotation. Pour accentuer ce levier, deux cultures de printemps sont semées à la suite pour casser le cycle des graminées et diminuer leur pression.

  • Le positionnement du labour sur la rotation pour enfouir les graines en profondeur et bénéficier ainsi du Taux Annuel de Décroissance*.

A Miermaigne, jusqu’à présent, le labour est pratiquement systématique en raison des cultures implantées, du mode de gestion de l’interculture et du semoir (semoir à socs) présent sur la ferme. Pour les prochaines années, il est envisagé de diminuer la fréquence du labour en implantant en TCS (Techniques Culturales Simplifiées), les céréales semées derrière les têtes de rotation, si le salissement et les conditions de sol au moment du semis le permettent.

Ce levier est surtout travaillé à La Saussaye où le labour revient une seule fois dans la rotation de 6 ans. Les autres années, les cultures sont implantées en TCS avec passage ponctuellement d’un décompacteur (qui ne bouleverse pas les horizons).

  • Des dates de semis au-delà du 20/25 octobre pour les parcelles de blé tendre les plus infestées en graminées pour limiter leurs levées (la levée préférentielle des graminées se situe entre fin septembre et le 25 octobre).

Dans la même optique, l’orge de printemps semée d’automne a été introduite pour la 1ère fois en novembre 2021 à Miermaigne.
Sur la ferme de la Saussaye, du blé dur, dont la précocité permet aussi de retarder les dates de semis, est cultivé depuis plusieurs années.

Ensuite, une fois que l’ensemble de ces éléments précédents sont positionnés, les désherbages chimique et mécanique sont programmés : d’une part, un programme herbicide adapté à la flore attendue est choisi.

D’autre part, les outils désherbage mécanique seront :

  • soit utilisés en plein : toute la surface de la parcelle sera travaillée par l’outil mécanique (cas de la herse étrille ou de la roto-étrille) ;
  • soit utilisés en localisé : binage de l’inter-rang à différents écartements selon les cultures, associé à la pulvérisation d’un herbicide sur le rang au moment du semis.

En savoir plus sur les essais

* Le Taux Annuel de Décroissance (TAD) est le révélateur de la longévité des graines dans le sol après enfouissement en profondeur dans le sol. Plus le TAD est faible, plus la conservation des graines dans le sol est longue. Le labour est peu efficace sur des adventices avec un TAD faible (= une longue conservation dans le sol). Les ray grass et vulpins ont un TAD aux alentours de 75%. Il faudrait à 3 à 5 ans après un labour pour qu’une très grande majorité des graines enfouies disparaissent. C’est pourquoi, un labour occasionnel peut être plus pertinent qu’un labour systématique pour ne pas remonter chaque année en surface des graines capables de germer.

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