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La PAC est-elle encore un priorité de l’UE ?

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Les contours de la PAC 2021-2027 se dessinent, ainsi que le budget dont elle sera dotée. Depuis bien des années, nous sommes habitués à de mauvaises surprises sur ces sujets. Malheureusement, les nouvelles des dernières semaines ne dérogent pas à cette règle…

Il y a d’abord la renationalisation de la PAC portée par ce projet. L’UE se contentera de fixer les grandes lignes, laissant chaque Etat-membre définir sa stratégie. Cela ne peut que conduire à des distorsions de concurrence accrues.

Il y a aussi l’aspect financier. Le budget de la PAC baisse de plus de 9 % en euros constant de 2021 à 2027, et même de plus de 20 % de 2018 à 2027. Manifestement, la PAC n’est plus une priorité pour l’UE, qui lui consacre en terme relatif de moins en moins de moyens. Pourtant, les requêtes de la nouvelle PAC en termes de respect de l’environnement sont renforcées. Les agriculteurs seront de plus en plus écartelés entre les exigences toujours accrues de la société civile et la baisse des moyens publics disponibles...

Toujours côté budget, le montant FEADER (pilier « développement rural », dit « 2ème pilier) va diminuer beaucoup plus que celui du FEAGA (dit « 1er pilier », et pour l’essentiel constitué des paiements directs versés aux exploitations agricoles). La tentation va être grande de multiplier les transferts du FEAGA au FEADER pour compenser cette baisse, transferts qui nous pénalisent.

Sur le plan des modalités de la PAC, la Commission européenne propose la généralisation de la sur-dotation aux premiers ha, le plafonnement des aides directes, des modalités que nous avons dénoncées dans le passé parce qu’elles pèsent tout particulièrement sur nos régions intermédiaires. Le Ministre a commandé récemment une réflexion sur la problématique « zone intermédiaire » et les pistes d’accompagnement. Je lui suggère une 1ère proposition toute simple : adopter des modalités d’application de la PAC qui ne pénalisent pas en premier lieu les régions intermédiaires…

Il faut relever quand même au moins un point positif : un certain retour en grâce de la politique économique. Ainsi,  le projet de nouvelle PAC laisse la possibilité de développer les « programmes opérationnels » au profit des filières, ce qui constitue une avancée intéressante.

Je termine cet éditorial en rappelant le désarroi  des éleveurs des communes du Centre Val-de-Loire qui ne seront plus classées « zones défavorisées » à partir de 2019, et qui attendent des réponses à la hauteur du préjudice. Ce sujet fait aussi partie de la PAC.