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Moissons : Une année 2023 prévue exceptionnelle mais avec un constat finalement nuancé

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Alors que les agriculteurs loir-et-chériens ont pratiquement fini de récolter les moissons, c’est désormais l’heure du bilan pour cette nouvelle année culturale. 2023, tout comme 2022, a connu une moisson plutôt précoce avec une fin de récoltes vers la mi-juillet. Un premier bilan mitigé se dresse compte tenu de la belle promesse espérée mais cela reste une bonne année pour plusieurs cultures.

Le climat, principal perturbateur sur cette fin d’année culturale 
L’automne 2022 a offert de bonnes conditions d’implantations favorisant les intentions d’assolement. 
Le Loir-et-Cher a connu un automne doux puis un hiver avec peu de gel et sans excès d’eau permettant un bon enracinement et développement des cultures mais limitant la persistance des herbicides. 
L’absence de pluies en février pour recharger les nappes et faire porter l’azote a tout d’abord laissé craindre un nouveau printemps sec. Fort heureusement le mois de mars doux et très humide a permis une valorisation des apports d’azote. 
Le manque de pluies du 10 mai au 8 juin accompagnée de températures plus élevées que la normale a eu pour conséquence de l’échaudage très précoce visible sur les céréales (d’autant plus marqué sur les variétés tardives), des petits grains dans les épis, des pertes de grains dans les siliques de colzas, une floraison écourtée des protéagineux ou encore un mauvais remplissage des capsules de lin.
Autre fait marquant de cette année avec la présence de 3 semaines de vent Nord intense en mai qui ont accentuées le déficit hydrique. 
Dans ce contexte, la réserve hydrique des sols (pourtant reconstituée début mai) et les irrigations précoces (à partir du 20 mai) font la différence.

MOISSONS : LE POINT CULTURE PAR CULTURE AU 24 JUILLET 2023 
Orge : un début prometteur et plein de surprise avec un bon rendement. Une qualité plus hétérogène notamment pour les orges brassicoles. Rendement très variable en fonction des secteurs et types de sols.
Colza : année avec des rendements inférieurs à 2022 tout en restant supérieur à la moyenne décennale. Cependant certains voyaient leurs colza encore plus beau. Forte hétérogénéité sur le département.
Blé dur : rendement proche de la moyenne et hétérogène. Le taux de protéines plus basses que la saison précédente malgré une bonne valorisation des apports d’azote. 
Blé tendre : récolte très précoce, sauf sur le secteur Perche. Rendement très hétérogène et proche des moyennes d’exploitations. L’épisode de pluie début juillet a eu un fort impact sur le PS (poids spécifique) avec une perte de points. 
Pois d’hiver et de printemps : le pois d’hiver a subi la bactériose sur certaines parcelles et celui de printemps est moins bon que l’an dernier alors qu’un réel potentiel existe.
Les cultures BIO : correct sur les cultures d'automne mais moins bon en printemps. On observe globalement un rendement hétérogène selon les types de sols, le salissement et la gestion de l’azote.
Fourrages : bonnes récoltes d’ensilage et de foin. Quelques opportunités prises de fauche en février avec le temps sec et la végétation déjà bien poussée suite à l’hiver plutôt doux. Bonne pluviométrie en mars / avril qui a permis de belle secondes coupes ou de très fortes 1ère coupes. 
 


La météo aura encore été l’élément déterminant voire perturbateur pour le cycle naturel des cultures. Les températures échaudantes en fin de printemps et les pluies début juillet ont ralenti la tendance d’une année exceptionnelle.
Le monde agricole poursuit l’adaptation à mener face au changement climatique . Des actions et des accompagnements sont d’ores et déjà mis en place pour l’intégrer dans le quotidien.

Une autre menace tout aussi importante grandit depuis 2 ans : l’évolution des cours des cultures à la baisse et la hausse des charges d’intrants. « Nous rencontrons une année de récolte plutôt correcte mais non exceptionnelle comme cela était pressenti. L’inquiétude du monde agricole est aujourd’hui économique car il faut faire face aux dépenses plus élevées engagées par les entreprises agricoles. Les prix de nos produits sont aussi bien liés au contexte géopolitique qu’au contexte climatique. Ce que nous ne maitrisons pas. Nous sommes donc préoccupés par la situation économique dans laquelle va se trouver bon nombre d’agriculteurs au vu de la très grande hétérogénéité des récoltes Loir-et-Chérienne.» conclut Arnaud Bessé, Président de la Chambre d'agriculture de Loir-et-Cher.