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S’appuyer sur l’expertise de terrain pour optimiser la protection de ses cultures

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L’itinéraire technique de protection des cultures, que ce soit face aux maladies, aux ravageurs, ou encore aux risques climatiques, découle d’un raisonnement technico-économique et doit faire preuve d’une adaptation en fonction du contexte pédoclimatique. Sur ce point, l’expertise de terrain peut faire la différence.

Alors que les achats de produits phytosanitaires ont été anticipés en morte saison, débute maintenant l’adaptation des itinéraires techniques définis, a priori en fonction du contexte de l’année. Une nécessité d’adaptation d’autant plus importante au regard des conditions météorologiques automnales et hivernales, qui ont entraîné des retards dans les travaux des semis pour une partie des céréales. « Nous allons être particulièrement vigilants cette année pour prendre en compte les conséquences de ces semis plus tardifs, confirme Patricia Huet, chargée de l’expérimentation au sein de la Chambre d’agriculture d’Eure-et-Loir. L’optimisation économique des interventions va d’autant plus compter si le potentiel de rendement s’avère impacté. » S’appuyer sur une expertise de terrain est donc particulièrement précieux quand il s’agit de prendre des décisions sur la protection des cultures. Car il n’est pas toujours évident d’évaluer si le risque lié à une maladie ou à un ravageur est réellement préjudiciable pour une culture. Le positionnement inadapté d’une intervention phytosanitaire peut également être dommageable (intervention trop précoce ou trop tardive, substance active non adaptée). De fait, les observations réalisées en continu dans un grand nombre de parcelles et les conseils techniques élaborés grâce aux plateformes d’essais menés localement en Eure-et-Loir et dans les départements limitrophes, constituent un véritable outil pour aider les agriculteurs à prendre les bonnes décisions relatives aux interventions à mener.

Des flashs pour évaluer le risque réel avant le traitement

« Dans les flashs que nous diffusons auprès des adhérents des groupes de développement et des abonnés de la prestation Ma Base Agro, nous ajustons nos préconisations chaque semaine en fonction du contexte immédiat local », explique Patricia Huet, chargée de l’expérimentation au sein de la Chambre d’agriculture d’Eure-et-Loir. Les atteintes aux cultures sont en effet en constante évolution, phénomène en lien avec les variétés cultivées et le changement climatique. « En blé on remarque que la pression maladie change, poursuit Patricia Huet. Auparavant, l’attention était focalisée sur le septoriose. Aujourd’hui, c’est plutôt le risque de rouille qui est prégnant. » Concernant le risque lié aux dégâts d’insectes, par exemple en colza, en plus de s’appuyer sur son réseau de parcelles, la pédagogie des conseils prodigués passe par une incitation à l’observation de ses propres parcelles. Reconnaitre l’espèce de charançon qui potentiellement peut affecter le rendement et mesurer l’intensité du vol (nombre de captures en cuvettes) permet d’intervenir à bon escient. « Nous faisons également preuve de réactivité dans l’envoi de nos conseils, par exemple, quand on constate après analyses que les insectes sont aptes à faire des dégâts (taille des larves de grosses altises, niveau de maturation des charançons…). Nous n’hésitons pas à envoyer des flashs intermédiaires », illustre la chargée de l’expérimentation. Ces flashs techniques sont complets dans le sens où ils indiquent les conditions d’utilisation des produits préconisés tant d’un point de vue technique que réglementaire. En outre, une part du flash est également consacrée à l’agronomie, avec notamment des éléments de diagnostic sur l’état des plantes : enracinement, alimentation en eau via des bilans hydriques en cours de cycle. De quoi faciliter la prise de décision, qui peut parfois être délicate dans un contexte climatique changeant.

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