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Le climat change, pas la réglementation !

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Force est de constater d’abord la place que prennent une nouvelle fois en 2018 les aléas climatiques pour l’agriculture. Printemps très pluvieux jusqu’en avril, puis sécheresse combinée souvent à de fortes chaleurs depuis mi-juin, le changement climatique est bien en marche...

En grandes cultures, ces aléas ont pénalisé les rendements des colzas, et portent préjudice aux cultures d’été (tournesol, maïs, betterave à sucre…) dont les récoltes démarrent. L’implantation des colzas en fin d’été est très compromise, avec pour conséquence une difficulté des agriculteurs à respecter les règles de diversité des cultures imposées par la PAC. Et avec ce temps sec qui persiste, on finit même par se demander si on va pouvoir semer les orges et les blés…

En élevage, le manque d’eau a stoppé la pousse des fourrages, conduisant les agriculteurs à devoir affourager les animaux dès juillet et puiser dans les stocks prévus pour l’hiver. Et l’implantation des prairies en fin d’été n’a pas pu se faire le plus souvent. Les éleveurs sont très inquiets : auront-ils assez de stock de fourrages pour aller jusqu’à la mise à l’herbe en 2019 ?

En productions végétales spécialisées, les viticulteurs et arboriculteurs ont dû consentir ces dernières années des investissements importants et coûteux en tours antigel, filets para-grêles et autres dispositifs de lutte contre les aléas.

L’adaptation à ces aléas requiert une grande « agilité » de la part des agriculteurs, qui doivent adapter en permanence leurs pratiques à une météo devenue très capricieuse, sachant qu’aucune année ne ressemble à la précédente... C’est un véritable « changement de paradigme » qu’il faut réaliser.

Pour faire face à ces aléas, des outils et des équipements sont nécessaires. Des instruments comme la DPA (Déduction Pour Aléas) ou l’assurance-récolte deviennent essentiels. Ils doivent être pleinement soutenus et promus. Il faut aussi permettre – enfin – aux agriculteurs d’investir dans des stockages d’eau, indispensables pour toutes les productions à valeur ajoutée.

Il faut enfin que la PAC elle-même s’adapte au changement climatique. Il faut que la réglementation environnementale (comme les Surfaces d’Interêt Ecologique ou les règles de diversité des cultures dans la PAC actuelle) s’assouplisse automatiquement dès lors que l’implantation des couverts végétaux ou de certaines cultures n’est pas possible un été parce qu’on manque de pluies. On demande bien aux agriculteurs de s’adapter au changement climatique, pourquoi la règlementation ne s’y adapterait-elle pas aussi ? Voilà bien une évolution souhaitable pour la prochaine PAC !