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Le chanvre : entre usages traditionnels et innovations

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Face au changement climatique en cours, l’agriculture doit s’adapter et l’atténuer, tout en répondant aux attentes sociétales de plus en plus fortes. La culture du chanvre peut être une solution !

LE CHANVRE : PARTICULARITES ET CONDUITE DE LA CULTURE

Le chanvre possède de nombreux atouts puisqu’il s'intègre parfaitement dans une rotation et s’adapte à tous les types de sols. En tant que culture d’été, il permet de diversifier les rotations basées sur des cultures automnales, mais aussi d’insérer des cultures intermédiaires dans l’assolement. Ces dernières pourront être utilisées par exemple pour la filière énergie (méthanisation), pour l’élevage, où laissé sur place. Dans tous les cas, l’intégration d’une culture intermédiaire de forte biomasse dans l’assolement permettra une augmentation du stockage de carbone dans le sol qui améliorera sa teneur en matière organique et donc sa fertilité.

Grâce à son couvert haut (environ 2 m) et dense, le chanvre laisse un sol propre sans utilisation de produits phytopharmaceutiques (du fait de son comportement étouffant vis-à-vis des adventices). C’est aussi un très bon réservoir à biodiversité qui accueille un grand nombre d’arthropodes prédateurs. La plante possède enfin un bon système racinaire (profond et en pivot), lui permettant de résister relativement bien à la sécheresse tout en laissant un sol meuble.

Sa récolte en septembre reste malgré tout un point sensible. En effet, sa tige fibreuse nécessite l’utilisation d’une moissonneuse dite conventionnelle. Dans le cas de la valorisation de la graine et de la tige, plusieurs options de récolte peuvent être mise en œuvre :

  • Soit en un seul passage, avec une moissonneuse batteuse équipée de deux coupes : l’une pour récolter les graines et l’autre pour couper les tiges
  • Soit en deux passages avec une moissonneuse batteuse équipée d’une coupe standard, puis le passage d’un tracteur et d’une faucheuse pour couper les tiges.

 

UNE UTILISATION ET DES DEBOUCHES DIVERS ET VARIES !

Les tiges récoltées contiennent une partie ligneuse (la chenevotte) et une partie fibreuse qui ont des débouchés différents.

La chenevotte permet notamment de créer des matériaux de construction biosourcés comme le béton chanvre. Cette matière légère au fort pouvoir isolant (du froid comme de la chaleur) permettrait de stocker, sur 100 ans, entre 14 et 35 kg de CO2 par m² de mur tout en étant conforme aux réglementations actuelles (RE2020). Les fibres générées peuvent être tissées pour du textile, utilisées comme isolant de bâtiment, enduites dans des routes ou encore servir à réaliser du papier ou des emballages biosourcés ; une matière idéale répondant aux problématiques actuelles.

Les graines de chanvre (chénevis) sont également très utilisées dans la pêche de loisir. Elles contiennent des acides gras polyinsaturés, un fort taux de protéine qui permet aussi d’en faire un aliment riche pour l’alimentation humaine et la cosmétique (huile, farine, boissons, desserts). Même le tourteau est utilisé pour produire de la protéine végétale de haute qualité, très digeste !

La fleur, elle, peut permettre de produire une molécule légale en vogue grâce à ses nombreuses applications thérapeutiques : le CBD (cannabidiol). Actuellement, la loi française est encore restrictive pour le développement complet d’une filière hexagonale.

Le chanvre est rentable lorsque l’entièreté de la plante est valorisée à son cours actuel. Les produits dérivés du chanvre restent aujourd’hui en concurrence avec de nombreuses autres matières premières et ne sont pas privilégiés dans de nombreux cas malgré son efficacité.

Le chanvre possède donc des dizaines de débouchés, c’est LA plante historique aux multiples usages traditionnels (vêtements, cordage, litière animale, paillage) et celle des innovations à venir (emballages naturels, combustibles verts, bâtiments).

 

La filière se structure en région Centre-Val de Loire avec le CAP filière Grandes Cultures et le projet Emerchanvre (Emergence d’une filière chanvre). L’intérêt des agriculteurs réside dans leur capacité à s’organiser pour la culture, le stockage, la transformation mais aussi la commercialisation afin de peser dans le développement de la filière. Un projet ? La Chambre d’agriculture de Loir-et-Cher et ses conseillers sont à vos côtés pour vous accompagner dans cette démarche alors n’hésitez pas à nous contacter. (maxime.chamblet@loir-et-cher.chambagri.fr)