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Groupes de développement

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INTERVIEW

Mon Groupe de développement, l’offre de services rénovée pour les groupements d’agriculteurs euréliens, sortira très prochainement.

Éric Maisons, élu à la Chambre d’agriculture, fait le point sur l’intérêt du collectif.

 

Comment fonctionne un groupe de développement ? Quel est l’intérêt du conseil en collectif vs le conseil individuel ?

Éric Maisons : C’est relativement simple : on peut comparer l’organisation d’un Groupe de développement à celle d’une association : il y a un Président, un Bureau et des adhérents. Le Président et son Bureau prennent les décisions générales pour le groupe, conventionnent avec la Chambre les prestations, le nombre de jours de conseillers dont les adhérents bénéficient, et le tarif que le groupe paie à l’année. Une fois ces éléments entérinés, le groupe réparti à sa convenance le montant de l’adhésion annuelle (fixe et à l’hectare) aux adhérents. Le but d’un groupe de développement est non lucratif, c’est-à-dire que l’argent que perçoit le groupe est réinvestit au profit des exploitations qui le composent. Le moteur principal de tous les groupes est qu’ensemble on progresse. Et c’est par la technique éprouvée par les autres et le conseil qu’on peut savoir si c’est adapté chez soi. On a besoin d’être rassuré, de savoir que ça marche chez les autres qui ont le même profil. L’échange est donc au cœur de la réponse aux préoccupations. Si on s’interroge et qu’on souhaite optimiser ses productions, si on souhaite sortir d’une impasse, répondre à une problématique et avoir une approche globale, réfléchir en considérant l’ensemble de son système, il est nécessaire de ne pas le faire seul et d’aller puiser dans l’expérience des autres qui rencontrent les mêmes difficultés en validant la faisabilité par l’expertise technique et scientifique d’un conseiller. Voilà ce à quoi doit servir un groupe de développement : faciliter le partage par le transfert d’expériences et accompagner les pratiques par le transfert d’expertises. Concrètement, ce sont des occasions de rencontres régulières, des tours de plaine, des informations thématiques considérant l’aspect rentabilité et performance agronomique, des brochures, du conseil instantané, des flashs, des bilans de campagne, de la réponse à des problèmes individuels, etc.

La Chambre rénove son offre de services aux adhérents. Pouvez-vous nous dire ce qu’elle contient ?

En 2019, la Chambre d’agriculture a mené une enquête auprès des adhérents pour déterminer quels axes d’amélioration on pouvait leur apporter. Nous savions déjà que le nombre d’adhésions diminuaient d’années en années. Combiné avec le fait que 70% des exploitations adhérentes ont au moins un associé de +de 50 ans, ça accélérait l’idée que nous devions dès à présent penser au renouvellement de génération, rendre plus accessible et moderniser les formes de conseils. Cette étude a été très instructive. Malgré la reconnaissance de l’utilité des services comme le Carré Cultures, les brochures ou l’analyse des marges brutes ou encore l’expertise, la réactivité, l’objectivité ou la capacité d’adaptation des conseillers au contexte des conseillers, on a constaté une sous-utilisation des services et l’essoufflement de la présence aux rencontres et aux événements. Les adhérents ont signifié qu’ils souhaitaient que l’on revoie l’organisation et le contenu des services. Que des thématiques nouvelles soient abordées. Que le transfert de compétences soit facilité formalisant mieux le conseil et en facilitant l’accès à l’information.
Il fallait donc revoir le contenu de l’offre que nous proposions pour qu’elle colle au mieux aux besoins et aux modes de vie des exploitants euréliens.
Un travail de fond, collaboratif et de co construction avec les Présidents et les adhérents des groupes de développement a été réalisé. Nous avons pris le temps nécessaire, pratiquement deux années, pour élaborer cette nouvelle offre de services adaptée à chaque groupe. Pour ce faire, de nombreuses rencontres entre les services de la Chambre d’agriculture (élus, direction et conseillers) et les groupes de développement ont eu lieu. Une fois chaque programme de cette nouvelle offre arrêté, le contenu a été validé par chaque Président de groupe de développement. Cette phase de validation était essentielle avant d’entamer le déploiement de cette nouvelle offre.
Nous avons donc proposé trois approches complémentaires avec l’objectif de rendre le système de culture plus robuste et performant notamment pour faire face aux enjeux de demain.
D’abord un socle de base qui met à disposition les clés pour raisonner (des préconisations technico économiques, des brochures, des recueils, des synthèses, etc.). Ces conseils sont diffusés sur une application ou via un espace pro sur le web pour être toujours à disposition des adhérents quand ils en ont besoin. Ensuite, il y a les espaces pour questionner le conseiller et les autres membres que sont les Tours de plaine, le groupe WhatsApp ou encore le service téléphonique. Et pour finir, l’organisation de rencontres pour progresser. Là il s’agit de bilans de campagne, de réunions d’hiver, de webinaires, de jours thématiques choisis et dédiés au groupe (voyages, visites, etc.).

Et s’engager dans un groupe, ça n’est pas trop contraignant ?

Non, si on considère l’intérêt qu’on en retire. C’est-à-dire qu’on est obligé en rien mais que Mon Groupe de développement permet de faire des économies en maximisant mes marges car je prends, grâce à lui, des décisions à l’optimum économique. Cela me permet d’être serein face à la réglementation. Je suis averti et j’apprends à intégrer les contraintes avec le moins d’impacts possible. Et surtout j’anticipe et je renforce mon système et je réduis les risques pour faire face aux enjeux à venir. L’échange entre agriculteurs est un élément moteur pour réfléchir et faire évoluer son système dans la transition agricole dans laquelle nous sommes engagés.

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