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Gestion de l'eau

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Marc Guillaumin est conseiller en agronomie, spécialiste des sujets climat et irrigation à la Chambre d’agriculture d’Eure-et-Loir.

Il propose aux irrigants un Outil d’aide à la décision (OAD) modernisé, Net-irrig par Seabex, sans capteurs, fiable et sur mesure, pour s’adapter et anticiper la gestion de plus en plus tendue de la ressource en eau.

Quelles sont les problématiques actuelles et les enjeux d’avenir à considérer pour les irrigants ?

Marc Guillaumin : L’accès à des aides comme l’éco-régime (nouvelle Pac) amène de plus en plus d’agriculteurs à passer le pas de la diversification et donc à se lancer dans l’irrigation. Car même s’il existe des cultures de diversification économes en eau, la plupart ont besoin d’être irriguées (protéagineux, cultures de printemps, plantes aromatiques et à parfum, etc.).
Le principal secteur irrigué en Eure-et-Loir est la Beauce. L’eau étant une ressource partagée, tout le monde est invité à l’économiser, aussi bien les agriculteurs que les particuliers ou les entreprises. Si ces dernières années la capacité de la ressource ne diminue pas globalement, il y a en revanche de plus en plus d’utilisateurs.
Ce qui crée une forte pression. Des quotas sont appliqués aux irrigants. Plus le niveau de la nappe de Beauce est faible, plus les quotas risquent d’être bas l’année suivante. Du fait des sécheresses de 2022, il est probable
qu’en 2023, seul 60 % du volume d’eau de référence puisse être utilisé pour la production agricole dans ce secteur. En fonction des conditions climatiques, il pourrait y avoir d’autres restrictions pour les agriculteurs qui prélèvent directement dans les cours d’eau, ou des arrêtés pourraient s’appliquer dans des secteurs où il existe des conflits d'usage entre l'eau potable et l'eau d'irrigation. Autre pression, celle économique.  La plupart des forages sont alimentés de manière électrique.
L’augmentation, jusqu’à x 10, du coût de l’électricité pèse lourd dans les charges des irrigants.
Le changement climatique aura aussi un impact direct sur les irrigants et, contrairement à ce qu’on pourrait penser, ce n’est pas tant la pluviométrie, et donc le remplissage de la nappe, qui risque
de poser problème, celle-ci devrait rester identique à aujourd’hui. Au regard des simulations que nous avons réalisées sur les évolutions du climat, c’est plutôt la température, et donc l'évaporation de l’eau par les plantes, qui va faire que leurs cycles vont avancer plus vite et qu’elles auront un plus grand besoin d'eau pour survivre.

Donc la diversification des cultures est une solution d’avenir, mais elle implique que leur irrigation soit parfaitement raisonnée, c’est bien ça ?

Oui. Irriguer est une pratique  agricole parfois nécessaire. Mais il faut absolument qu’elle soit pensée au plus près du besoin de la plante pour qu’elle soit durable et rentable. C’est l’idée de la bonne
dose, au bon moment, au bon endroit. Pour réaliser ce conseil, on doit considérer trois critères principaux : le climat (avec des données météo), le besoin exact de la culture en fonction de son stade, et le type de sol. En conjuguant ces éléments, on peut déterminer le besoin réel en eau de la plante avec l’aide de bilans hydriques.

L’OAD Net-irrig par Seabex a donc été conçu avec cette exigence de précision ?

Tout à fait. C’était les critères voulus : sur mesure, rentable, simple d’utilisation et sans pose de capteurs sur la parcelle. L’agriculteur s’abonne à l’année, il investit un peu de temps au départ pour enregistrer son parcellaire et les informations à la parcelle, c’est nécessaire pour que la cartographie soit précise et le conseil adapté. Mais c’est très intuitif et vite pérennisé.
Chaque année, si le parcellaire n’a pas changé, il suffira juste de repréciser les cultures et les cycles.
On peut paramétrer, et affiner manuellement en fonction de la réalité du terrain, les données de plus de 140 cultures différentes.
En plus, chaque campagne passée permet d’enrichir la suivante.
Pour la météo, il suffit de se rattacher aux stations les plus proches de la parcelle. Nous sommes reliés à Météo-France, Weather Measures et un développement est en cours pour connecter les stations météo de l’exploitation
si elle en possède. L’agriculteur peut également personnaliser ses pluies manuellement si les données automatisées ne sont pas justes. L’outil permet aussi de calculer la réserve utile de son sol.
La conjugaison de ces éléments via Net-irrig par Seabex et des prévisions de pluies et de températures pour les jours à venir aide à faire des choix entre les cultures qui ont le plus besoin d’eau à tel moment sans impact sur le rendement au final. L’outil peut donc générer un conseil fiable en toute autonomie.
On a tout de même prévu une assistance dédiée si un agriculteur a une question, une difficulté ou un doute sur l’interprétation de ses analyses. Il retrouve les coordonnées de son conseiller Chambre référent dans son espace et peut le contacter. Il y a aussi un SAV technique si besoin, géré par notre partenaire Seabex.
Cet OAD a un autre avantage, celui de répondre à l’obligation de traçabilité imposée par certains cahiers des charges (ex. Global GAP), le référentiel HVE ou les dérogations pour les arrêtés sécheresse.

En savoir + sur https://seabex.com/netirrig-by-seabex/

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