Vous êtes ici : Accueil > Chambre d'agriculture de Loir-et-Cher > Nos actualités > UN DEBUT DE PRINTEMPS MARQUE PAR LE GEL

UN DEBUT DE PRINTEMPS MARQUE PAR LE GEL

Accéder aux flux rss de notre siteImprimer la page

Un épisode de gel a fortement frappé le Loir-et-Cher, comme l’ensemble du territoire national, en ce début avril. Les températures inhabituelles et douces du mois de mars ont incité les cultures à commencer leur bourgeonnement notamment en viticulture et arboriculture. Ces deux filières sont aujourd’hui les plus touchées par les conséquences liées à cet événement climatique.

 

POURQUOI UN FROID SI DEVASTATEUR CETTE ANNEE ?

 

L’année 2021 marque la rencontre de certaines parcelles avec le gel ! En effet, quelques terres agricoles n’avaient jamais connu le gel et ont pourtant été touchées par celui-ci en avril, signe du caractère exceptionnel de cet épisode climatique. Ainsi, Il a été localement et couramment relevé –5°C à -7°C sur certaines zones agricoles, les nuits du 06 au 08 avril 2021. L’hygrométrie était très élevée, proche de 100%, notamment les 07 et 08 avril et même si les températures étaient légèrement moins basses, les impacts ont été plus violents.

Cette année, le gel était composé d’une masse d’air très froide en altitude, mais également au sol. Le brassage d’air, habituellement mis en place avec les tours anti-gel dans les vignes, n’a donc pas permis de ramener de l’air chaud au sol.

 

ZOOM PAR CULTURE

 

VITICULTURE

Il est estimé que près de 95% des surfaces en vignes ont été touchées, soit 6200 hectares sur les 6500 de vignes du département. Selon la précocité de la taille de la vigne, un domaine viticole peut faire face à un taux de gel allant de 50 % à 100 %.  Le taux de perte de récolte final est actuellement inchiffrable puisque les conditions climatiques évoluent de jour en jour. Une vision plus exhaustive sur le taux de perte sera possible aux alentours du 15 mai mais il est déjà acquis que des difficultés sont à venir pour l’année 2022.

 

ARBORICULTURE

La situation des arboriculteurs est globalement comparable à celle des viticulteurs. Près de 80% des surfaces de la vingtaine d’arboriculteurs présents sur le département, soit une grande partie de la production de pommes et de poires, sont touchées et les pertes restent encore à définir selon l’état d’avancement des cultures.

 

FRUITS & LEGUMES

Du coté des légumes, l’asperge de plein champ a subi le froid de plein fouet. Les premières pousses ont été gelées, entrainant la perte d’une semaine de production au minimum, les températures actuelles ne mettant pas les légumes dans de bonnes conditions de pousse. Les fraises quant à elles s’en sortent globalement bien, avec quelques fleurs gelées mais peu d’incidence sur la production départementale 2021.

 

GRANDES CULTURES

50 % des plants de betteraves ont été touchés par le gel, bien que ce chiffre soit variable d’une parcelle à l’autre. Le Loir-et-Cher pratique des semis tardifs en comparaison à nos voisins du Loiret et de l’Eure-et-Loir, une spécificité qui a permis la sauvegarde d’une partie des cultures. Malheureusement, l’œillet, le lin de printemps et les pois de conserve ont vu l’ensemble de leur production loir-et-chérienne réduite à zéro.

Pour certaines cultures, parmi lesquelles l’orge de printemps et le blé de printemps, l’estimation est difficile et les conséquences ne sont pas nettes. Il faudra laisser la nature suivre son cours avant un premier bilan.

 

EXPLOITATION D’ELEVAGE

L’impact du gel sur les exploitations d’élevage est souvent sous-estimé. Pourtant, les températures influent sur la pousse de l’herbe. Déjà fortement touchées par les sécheresses des étés 2019 et 2020, les prairies sont encore davantage fragilisées. « Les animaux ont été mis au pâturage assez tôt en 2021 du fait des conditions climatiques favorables. Mais là où les animaux ont déjà pâturé, l’herbe ne repousse plus, en réaction au froid. Les éleveurs doivent donc se tourner vers des fournisseurs et faire des achats alimentaires afin de nourrir leurs animaux, une dépense non négligeable dans le budget d’une exploitation » précise Arnaud BESSE.  

 

 

QUELLES SOLUTIONS POUR LES AGRICULTEURS IMPACTES ?

 

Dès le vendredi 10 avril, la Chambre d’agriculture de Loir-et-Cher a collecté et fait remonter des données chiffrés dans les différents réseaux agricoles. L’objectif était d’informer rapidement et avec précision les pouvoirs publics pour trouver des solutions et prendre des mesures au niveau national.

 

Un numéro d’appel a également été réactivé, pour que tout agriculteur en difficulté puisse échanger avec un conseiller spécialisé. Un premier échange pour décrypter la situation, puis un accompagnement personnalisé au cas par cas, sont les deux étapes composant ce dispositif appelé « Passer le cap ». L’objectif est de préserver les femmes et les hommes touchés par cet événement, tout en maintenant les filières impactées.

La cellule Passer le cap est disponible par mail : passer-le-cap@remove-this.loir-et-cher.chambagri.fr ou par téléphone : 02 54 78 75 75

 

La Chambre d’agriculture de Loir-et-Cher appelle également l’ensemble des producteurs installés depuis moins de cinq ans, touchés par cet épisode de gel, à se faire connaitre auprès de ses services, afin de bâtir un programme d’aides adapté à leur situation.

 

«  Pour les agriculteurs assurés, il faut bien entendu faire une déclaration de sinistre auprès des assurances. Ce conseil est également valable pour les exploitants en grandes cultures, soyez prudents, les dégâts ne sont peut-être pas encore visibles. »