Vous êtes ici : Accueil > Chambre d'agriculture de Loir-et-Cher > Nos actualités > Énergies & Climat, Décarbonation et adaptation au changement climatique

Énergies & Climat, Décarbonation et adaptation au changement climatique

Accéder aux flux rss de notre siteImprimer la page

Dans le cadre de l’élaboration de l’Agenda 41 Agri 2030, le conseil départemental et la Chambre d’agriculture ont organisé une conférence « Énergies & Climat, Décarbonation et adaptation au changement climatique », le vendredi 20 octobre 2023 avec les interventions du cabinet Carbone4 et de la Chambre d’agriculture de Loir-et-Cher.

Constat et climat passé 

Clément Ory du cabinet Carbone 4 est intervenu pour présenter les enjeux et solutions de l’agriculture dans la lutte contre le changement climatique. Il a notamment rappelé que le climat a énormément évolué en 30 ans en France, le climat actuel du Mans étant par exemple celui de Bordeaux il y a 30 ans. 

Christophe Beaujouan, Conseiller à la Chambre d’agriculture de Loir-et-Cher a précisé le propos en se penchant sur le climat passé. Les températures moyennes annuelles sont en augmentation. A titre d’exemple, la ville de Romorantin, dans le sud du département, a connu une hausse de 0,33°C tous les 10 ans, passant de 10,4°C sur la période 1961 – 1990, à 11,5°C sur la période 1991 – 2020. De la même manière, le nombre de jours ou la température maximale journalière est supérieure ou égale à 25°C a fortement augmenté. 

Le cumul annuel de pluie reste quant à lui constant depuis 60 ans. Cependant, cette donnée est à nuancer par l’évapotranspiration potentielle pour laquelle on note une hausse de 26mm tous les ans. Concrètement, il pleut autant, mais l’eau s’évapore davantage, un phénomène expliqué entre autres par la hausse des températures. 

Ces changements, notamment l’élévation des températures et la modification du climat affecte et affectera les pratiques agricoles ainsi que l’installation de nouveaux agriculteurs. Il faut notamment s’attendre à une augmentation de la fréquence et de l’intensité des événements climatiques extrêmes, ainsi qu’à l’accumulation de différents aléas sur des périodes courtes. 

Des impacts se font déjà ressentir sur l’agriculture loir-et-chérienne avec par exemple une avancée moyenne de 15 jours de la date des vendanges en 50 ans. Les rendements de blé quant à eux stagnent, un phénomène expliqué par le stress thermique et hydrique auquel sont soumises les cultures. On remarque également une augmentation de la sensibilité des forêts aux incendies. 

 

Et l’avenir ?

Quel climat pour demain à Blois ? Deux scénarios se dessinent, un scénario du « laisser-faire » qui aboutira à une hausse des températures de 2,6°C en moyenne, ou un scénario dit « intermédiaire » avec une augmentation de 0,9°C. La machine est en route et la hausse des températures n’est plus évitable. Le nombre de jours « chauds » sera en forte augmentation, passant de 55 jours actuellement à 96 jours dans le cas du scénario « laisser-faire » ou 71 jours pour le scénario « intermédiaire ». Les précipitations quant à elles resteront stables. 

 

Diminuer et stocker du carbone

De la fourche à la fourchette, l’alimentation est responsable d’environ 1 tiers des émissions mondiales de CO2. Cependant, l’agriculture a la particularité d’émettre majoritairement des gaz à effet de serre autre que le CO2 comme le méthane et le protoxyde d’azote. 

L’agriculture a bien entendu un impact sur la production de carbone, mais peut également être une solution de stockage.  A l’échelle française, les séquestrations restent aujourd’hui très faibles par rapport aux émissions. Mais il existe plusieurs familles de leviers qui peuvent être activés pour atteindre une baisse de 46% des émissions dans l’agriculture et augmenter le stockage carbone des sols d’ici 2050 :
-    Une meilleure maîtrise du cycle de l’azote
-    Un développement des filières végétales
-    Le déploiement de pratiques agroécologiques
-    Une meilleure gestion des troupeaux et de leur alimentation
-    Une plus grande efficacité énergétique dans les exploitations
-    La production d’énergie bas carbone

Ces diverses interventions ont permis de mettre en lumière les différentes actions à portée des agriculteurs pour faire face au dérèglement climatique et au développement d’énergies dites « agricoles ».