> Milieux aquatiques

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LES MARES

Les mares hébergent une flore variée qui permet le développement des insectes pollinisateurs et sert de zone de refuge pour les bio-agresseurs et auxiliaires de culture (coccinelle, syrphes, carabes...). Elles permettent le maintien de zone humide, participent au développement de la trame bleue, limitent le ruissellement et  l’écrêtage du niveau des crues, contribuent à la dégradation des résidus organiques et des produits phytosanitaires.

Elles peuvent être naturelles ou artificielles, elles sont faibles en profondeur (deux à trois mètres maximum) permettant au végétaux d’en coloniser le fond.

IMPACT SUR LA BIODIVERSITE

Les mares sont riches en végétaux, elles participent aussi au cycle de vie de certaines espèces animales en leur assurant un habitat (poisson, tortue, crustacés….), une nourriture accessible (oiseaux, chauve-souris…), un site de reproduction (ponte d’arthropodes, mollusque, amphibiens….), ou un refuge (en été : reptiles, syrphes…./en hiver : canards…)

Au-delà de la fonction d’ornement ou d’accueil de biodiversité, les mares peuvent :

  • contribuer, par une épuration naturelle, à la qualité de la ressource en eau ;
  • permettre de maîtriser le ruissellement des eaux et ainsi limiter l’érosion des sols ;
  • améliorer le cadre de vie et faciliter l’intégration des bâtiments agricoles dans le paysage ;
  • offrir un lieu d’abreuvement pour les animaux élevés sur l’exploitation et la faune sauvage (privilégier l’installation d’une pompe à nez)
  • constituer une réserve d’eau en cas d’incendie
  • Constituer une source de minéraux et matière organique
  • présenter un intérêt cynégétique
RECOMMANDATIONS TECHNIQUES POUR LA CREATION D'UNE MARE
  • Emplacement :

Il faut choisir une zone naturellement gorgée d’eau dans les fonds de vallée ou d’un point bas du territoire. Il faudra vérifier qu’aucune espèce végétale ou animale protégée n’est présente sur le lieu choisi. Les mares alimentées par l’eau pluviale ou des plateaux calcaires perméables parfois alimentées par des puits sont très intéressantes.

Le positionnement du trajet de ruissellement permet également de faire une mare tampon pour éviter l’érosion des sols.

Il est préférable pour les petites mares de les installer en milieu dégagé. Quand la mare est  grande (plus de 1000m2), l’alternance de zone d’ombre et de lumière n’est pas gênant.

Il faudra aussi veiller à son orientation : ouverture maximum du côté sud pour l’ensoleillement, tenir compte des vents dominants  de sorte que les feuilles ne s’y déposent pas (envasement, acidité de l’eau), de même qu’une végétation orientée au nord assure un rôle de protection pendant la mauvaise saison.

  • Matériaux :

L’idéal est de creuser sur un terrain naturellement imperméable  (argile). Si ce n’est pas le cas, appliquer un revêtement étanche comme de l’argile, marne, bentonite, géomembrane ou autre matériaux artificiels, la mare se tapisse très  rapidement d’une couche de matière organique. Pour les parties émergées il est préférable de recouvrir l’argile de sable ou de limon afin d’éviter qu’elles ne se fissurent.

  • Forme et profil :

Les contours sinueux sont à utiliser pour agrandir la surface des berges et offrir un plus grand nombre de micro-habitats. Prévoir des pentes douces qui facilite l’ensoleillement et l’implantation d’une ceinture végétale mais aussi pour la lumière qui garantit la richesse biologique de la mare. Il est possible de baisser le niveau de la berge à un endroit de sorte que l’écoulement d’un éventuel trop plein rejoigne un cours d’eau.

  • Période d’intervention :

la meilleure période pour creuser la mare et celle allant de fin août à mi-octobre, de façon à travailler en période sèche et après la reproduction des espèces végétales et animales. Il y a peu d’entretien au cours de l’année, éviter le comblement naturel en curant la mare et si nécessaire gérer la végétation aquatique.

  • Ce qu’il faut éviter :
    • introduire des animaux et des végétaux
    • choisir un emplacement à zone pentue
    • des berges en pente trop forte
    • laisser l’accès libre aux troupeaux
    • aisser les berges s’embroussailler
    • apporter de l’engrais ou autre produit phytosanitaires à proximité

 

Liens utiles :

PNR :https://fr.calameo.com/read/0024904747bf8e717306a

CDPNE : http://cdpne.maps.arcgis.com/apps/MapJournal/index.html?appid=787d257f78f449d49884b6d730e221c4


LES RIPISYLVES

La ripisylve présente différentes strates de végétation. Sa largeur varie selon l'âge et les sites de peuplements de 1,5 à 10 m. Dans la grande majorité des cas, les essences de haute tige sont présentes. Elles peuvent être entretenues de diverses manières : de la coupe en têtard pour le saule tétard à la coupe sélective pour l'aulnaie, selon la région et l'objectif du propriétaire.

IMPACT SUR LA BIODIVERSITE

Plus le peuplement végétal de la ripisylve est diversifié et d’âges variés, plus il sera intéressant en terme de diversité animale (oiseaux, insectes, mammifères).

L’intérêt  de la ripisylve en milieu aquatique est très important : les insectes aquatiques se servent de ce lieu pour manger et se reproduire, ils sont eux-mêmes la ressource alimentaire des poissons insectivores. Les racines d’arbres sont des zones d’abris pour les poissons. La présence de vieux bois morts favorise l’apparition de certains insectes et donc de leurs prédateurs (oiseaux et chauve-souris). Les branches basses au-dessus de l’eau sont appréciées par les passereaux insectivores (mésanges, gobe-mouche…) et les martins pêcheur.

 

Les ripisylves ont d’autres impacts positifs :

  • L’amélioration de la qualité des cours d’eau grâce à leur rôle d’épuration des eaux de ruissellement et des eaux courantes en lit mineur.
  • Limiter les pollutions directes et diffuses,
  • Contribuer à la lutte de l’érosion des berges et créer un effet « brise vents »
  • Limiter le réchauffement des eaux avec l’ombre contribuant ainsi au maintien des peuplements salmonociles.
RECOMMANDATIONS TECHNIQUES

La ripisylve est une haie sur les rives d’un cours d’eau, l’entretien et l’implantation sont donc très similaires à celle d’une haie à quelques exceptions près :

  • Entretien :

L’entretien peut se limiter à seulement une taille des branches mortes, qui menacent de provoquer des embâcles dans le cours d’eau, tous les 2 à 5 ans en évitant la période de février à fin juin. L’entretien manuel et/ou l’utilisation du lamier doit être privilégié mais en cas d’invasion de saules des interventions mécaniques lourdes peuvent ponctuellement avoir lieu.

Le dessouchage et le broyage sont à éviter, l’entretien chimique à proscrire.   (A vérifier CF règlementation guide ONEMA DDT – entretien des cours d’eau).

  • Implantation :

L’implantation nécessite souvent la protection par clôture et dispositif d’abreuvement du bétail par abreuvoir pour limiter l’accès du cheptel aux berges. Les peupliers et conifères  sont à proscrire tout comme les espèces invasives et exogènes. La diversité des essences, le maintien d’arbres haute-tige et même sénescents sont à privilégier. Le choix des essences se fait localement en fonction du type de cours d’eau et du contexte pédoclimatique local.


LES FOSSES

Le fossé est un cours d’eau créé par l’homme qui ne provient pas d’une source, il est utilisé pour drainer les terrains humides. Une gestion de leur bordure par la mise en place d’une bande végétalisée et un entretien adapté peuvent créer un îlot de biodiversité et un corridor écologique.

IMPACT SUR LA BIODIVERSITE

En réduisant les zones humides, le fossé a un  impact négatif sur la biodiversité. Il est néanmoins possible de limiter cet impact. Le fossé peut être une véritable zone tampon où se développe une végétation aquatique qui attire une faune spécifique des milieux humides (libellules, reptiles, amphibiens…) et les bordures boisées abritent souvent des insectes, oiseaux et batraciens : grand capricorne, pic épeichette, triton palmés…Certains syrphes utilisent les fossés comme lieu de reproduction.

Les fossés aménagés ont d’autres impacts positifs :

  • phyto-épurateur
  • régulateur du niveau des eaux et évitent les inondations
  • coupe-feu lors d’incendies
  • captage et séquestration de carbone
  • stabilisateur des berges
RECOMMANDATIONS TECHNIQUES
  • Entretien du fossé :

La profondeur doit être de 40 à 70 cm et doit être entretenu au moins une fois par an de préférence en septembre pour  respecter la reproduction de la faune aquatique. Tous les 5 à 10 ans un curage est nécessaire, il s’effectue par tronçons (de moins de 100 m) et lorsque le fossé est à sec. Seul le tiers inférieur du fossé est nettoyé  par creusage. La vase issue du curage est étalée pour favoriser la reprise de la végétation. Ne surtout pas utiliser de sédiment pour rehausser les talus et les berges.

  • Entretien des abords :

Afin d’optimiser les effets bénéfiques de la protection du fossé, la différenciation des couverts implantés, des moments et des modes d’interventions sont importants. L’idéal est d’implanter une bande enherbée sur une largeur d’au moins  5m. Au minimum, une bande non cultivée d’au moins 1 m sera maintenue. L’entretien se fera par fauchage ou broyage, si possible tous les 2 ans en alternant les rives afin d’éviter l’obstruction du fossé en aval et de laisser un refuge pour les insectes. Les fossés bordant des pâtures seront protégés par des clôtures pour éviter le piétinement et la pollution directe par les matières organiques.

>Eviter

  • l’usage de produit chimique
  • la fertilisation
  • un entretien trop régulier et entre le 15 avril et 15 juillet