> Auxiliaires des cultures

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Ce sont des organismes utiles à la production agricole. Ils peuvent notamment intervenir dans la régulation des ravageurs, la pollinisation des cultures ou la fertilité du sol.

PRINCIPAUX AUXILIAIRES ET INTERETS

Les auxiliaires régulant les bio-agresseurs

La faune auxiliaire naturellement présente dans les parcelles assure un contrôle biologique des ravageurs. C’est un allié pour réduire l’utilisation des produits insecticides et molluscicides.

Les auxiliaires peuvent être des arthropodes (insectes, araignées), mais aussi des oiseaux (rapaces, mésanges…), des mammifères (hérissons, chauves-souris, musaraignes), etc. Parmi les plus communs en grandes cultures : coccinelles, syrphes, chrysopes et carabes (aux stades larve et adulte) ; les araignées, les hyménoptères parasitoïdes, les sphécides …

On distingue les auxiliaires prédateurs, qui se nourrissent de leurs proies, des auxiliaires parasitoïdes qui vont se développer sur ou à l’intérieur de leur hôte jusqu’à entraîner sa mort.

Exemples d’insectes auxiliaires
  Les carabes

Au stade adulte et surtout larve, ce sont des prédateurs généralistes, vivant au sol, qui consomment des oeufs de limaces mais aussi d’autres ravageurs (pucerons, charançons, chenilles…). Il existe une multitude d’espèces mesurant de 1 mm à 3 cm (plus de 1000 espèces en France et 40 000 dans le monde). La larve vit dans le sol 1 à 4 ans avant de terminer sa nymphose.

  Les staphylins

Ce sont également des coléoptères terricoles prédateurs, entre autres, de limaces :

 Les coccinelles

Environ 110 espèces de coccinelles en France (5000 dans le monde). Selon les espèces, prédatrices de pucerons mais aussi de cochenilles, acariens, aleurodes… Les adultes et les larves peuvent consommer plusieurs centaines de pucerons par jour.

  Les syrphes

Les syrphes et les chrysopes sont des pollinisateurs à l’état adulte et peuvent être des prédateurs de pucerons à l’état larvaire.

                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                               

  Les hyménoptères parasitoïdes  

Ils se développent aux dépens de leurs proies. L’adulte pond dans l’insecte ravageur et la larve, en se développant, entraîne la mort de son hôte, au stade adulte, œuf ou larve. Ils peuvent parasiter des pucerons, chenilles, altises, charançons, méligèthes, bruches…

Quels intérêts ?

D’après une étude réalisée par des chercheurs allemands (Schmidt et al., 2003) il y a 3 fois moins de pucerons sur blé en présence de leurs prédateurs et parasites que lorsque tous ces ennemis naturels sont absents.  Voir schéma ci-contre extrait de Réussir Grandes cultures de déc. 2010.

En conditions favorables,  la courbe de populations d’auxiliaires « suit » généralement celle des ravageurs avec un temps de décalage (environ 2 semaines). Les auxiliaires vont se développer si leurs proies sont présentes, une fois les ravageurs consommés, les populations d’auxiliaires tendent à diminuer. Les auxiliaires doivent être présents suffisamment tôt. D’où l’intérêt d’avoir des zones refuges où ils pourront s’abriter l’hiver pour être prêts à intervenir dès le printemps. Ces zones hébergent une diversité d’autres proies (en grande majorité non ravageurs pour la culture) servant de garde-manger pour les auxiliaires. Pour un ravageur on peut avoir plusieurs auxiliaires qui peuvent intervenir au même moment ou à des moments différents. Il faut donc favoriser un ensemble d’auxiliaires.

Evolution des populations d’auxiliaires (courbe bleue) et de ravageurs (pucerons, courbe rouge) dans le temps, au fil des générations. Source : Casdar Auximore, diaporama pédagogique

 

Les pollinisateurs

70% des espèces cultivées dans le monde dépendent ou bénéficient de la pollinisation par les insectes. La valeur du service de pollinisation entomophile est estimé à 153 milliards d’€ au niveau mondial (d’après le programme « Alarm » conduit par  l’INRA, de 2006 à 2009)

Les principaux insectes pollinisateurs sont les abeilles domestiques mais aussi les coléoptères, abeilles sauvages, bourdons, papillons, mouches, syrphes…

La pollinisation par les insectes est particulièrement importante en arboriculture, en maraichage ou en production de semences, mais pas seulement.

Pour le colza, 65 % de la pollinisation est assuré par le vent et 35 % par les pollinisateurs. Mais les insectes contribuent aussi à la mise en suspension du pollen dans l’air et améliorent l’efficacité pollinisatrice. Selon les études, on estime que la pollinisation par les insectes apporterait entre 5 et 30 % de rendement en plus sur colza, par rapport à une situation sans insectes.


COMMENT FAVORISER LES AUXILIAIRES DE CULTURES ?

Pour favoriser les populations d’auxiliaires existantes, il faut préserver leur habitat et créer les conditions nécessaires à leur installation. Pour cela :

  • Maintenir ou créer des zones accueillantes, aux abords des parcelles : bandes herbacées, jachères mellifères, bosquets, haies, fossés, mares, friches… avec présence de fleurs apportant pollen et nectar. Des essences ou flores sont particulièrement attractives pour certains auxiliaires : comme le sureau, le lierre, le noisetier, les Apiacées (= ex « Ombellifères »), les Astéracées (ex « Composées »), les Fabacées (ex « légumineuses »), etc. Le maintien d’arbres et bois morts apporte des habitats pour la biodiversité (oiseaux, insectes coprophages…).
  • Entretenir les bandes enherbées par une coupe haute (15 cm), préférer la fauche au broyage.
  • Eviter tout entretien des bords de parcelle entre le 15 mars et le 15 juillet, période de floraison et de reproduction.
  • Augmenter les capacités d'accueil en installant des gîtes à chauves-souris, des nichoirs à oiseaux, des perchoirs pour les rapaces…
  • Dans les parcelles, raisonner les traitements phytosanitaires, en particulier insecticides, et éviter les dérives sur les éléments semi-naturels. 
  • Privilégier des parcelles pas trop grandes, pour permettre aux auxiliaires de se déplacer jusqu’au centre. Un carabe (coléoptères prédateurs, notamment d’œufs de limaces) peut parcourir environ 70 m à partir du bord de la parcelle.
  • Diversifier l’assolement.
  • Favoriser l’enherbement des vergers et des vignobles.
  • Eviter le labour profond et préférer un labour superficiel.
  • Implanter des couverts d’interculture mellifères.

L’outil Auxil’haie des Chambres d’agriculture permet d’optimiser le choix des espèces dans les haies en fonction des auxiliaires que l’on souhaite favoriser : https://chambres-agriculture.fr/recherche-innovation/agroecologie/agroforesterie/auxilhaie/