> Bordures de champs

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Les bordures de champs constituent ce qui sépare la zone travaillée d’un autre milieu et peuvent se trouver sous différentes formes (talus, lisières de forêts, bords de chemin…). Dans les zones ouvertes, il s’agit d’éléments fixes du paysage primordiaux pour le déplacement et le nourrissage des espèces. On estime à environ 2ha la surface de bordures pour une exploitation de 120ha. L’intérêt d’une bordure est souvent influencé par son mode de gestion.

QUELS IMPACTS ?

La biodiversité

Elles permettent d’abriter la flore naturelle et spontanée sans concurrencer les cultures, servent de refuge aux auxiliaires ainsi que de source d’alimentation pour les insectes pollinisateurs. Ils jouent aussi le rôle de corridor écologique, permettant aux animaux de se déplacer plus facilement. De plus, la flore sauvage est favorisée. Souvent visées comme source de pullulation d’adventices, des mesures ont montré que 80% de la flore en bordure de champs n’est jamais observée dans les parcelles cultivées.

L'eau et le sol

Les bordures de champs ont un rôle épurateur et limitent la pollution des eaux de surface par les nitrates ou les produits phytosanitaires. Elles peuvent marquer des ruptures de pente et limiter l’érosion.


QUELLES RECOMMANDATIONS TECHNIQUES ?

Conseils généraux

Trois facteurs influencent la qualité des bordures de champs :

  • La structure : Prévoir des bordures suffisamment larges pour qu’elles jouent convenablement leurs rôles et limiter l’impact des activités humaines.
  • L’entretien : Il faut que la hauteur de coupe soit supérieure à 10 cm (et éviter absolument la mise à nu du sol par des broyages trop ras), la fauche étant à privilégier par rapport au broyage. La fréquence de l’entretien doit rester faible, c’est-à-dire une fois voire 2 fois par an selon le type de végétation. Si la bordure est composée essentiellement d’adventices, un broyage avant la montée à graines est utile. Si la bordure est en bon état, préférer un entretien entre septembre et avril pour favoriser le développement des espèces pérennes. A noter qu’un broyage au mois de juin limitera considérablement l’intérêt de la bordure en limitant la floraison des plantes présentes.
  • Les pratiques agricoles : Il faut éviter autant que possible les dérives d’herbicides et de fertilisants qui peuvent arriver sur les bordures et favoriser le développement des adventices. Moins la bordure sera perturbée par des facteurs extérieurs, plus les espèces pérennes locales pourront prendre le dessus sur les espèces adventices souvent opportunistes et plus rapide à s’implanter.

Observation de la flore pour des conseils plus précis

Déterminer la flore qui compose la bordure permet d’affiner les conseils pour déterminer les modes de gestion selon le type de bordure. Ces conseils sont issus notamment d’études menées dans le cadre du réseau Agrifaune.

           

Si la flore ne présente pas d’adventice et qu’elle est peu ou très diversifiée, alors il faut entretenir mécaniquement entre septembre et avril pour que la flore ait fini son cycle de végétation et devienne une source d’alimentation et une zone de refuge pour la faune durant la moisson.

Si la flore est composée de chardon, l’écimage est conseillé. L’écimage permet de contenir les chardons sans avoir de conséquence sur les autres plantes.

Si la végétation se compose d’espèces adventices invasives et prédominantes alors il est préconisé un entretien mécanique avant la montée à graine, ce qui ne laisse pas le temps aux adventices de réaliser un cycle végétatif complet. De plus, le fauchage est préférable au broyage. Les résidus du broyage enrichissent le sol alors que les espèces prairiales préfèrent des zones appauvries.

Dans le cas de bordures avec une prépondérance d’adventices, il peut être envisagé de ressemer la bordure. Pour cela, il faut obtenir le lit de semences le plus fin possible avant le semis (pour de toutes petites graines). Le couvert devra être implanté (au semoir ou à la volée puis roulé) courant septembre et composé d’espèces pérennes graminées et dicotylédones qui sont présentes localement (exemple d’espèces : achillée millefeuille, mauve sylvestre, pâquerette, plantain lancéolé, luzerne lupuline, trèfle blanc, lotier, fromental, fétuque rouge,…). Généralement, la première année, il faut prévoir un broyage haut pour éviter la montée à graines des adventices présentes. Dès la 2ème année, en fonction de la qualité du semis, le broyage peut être décalé de septembre à avril.

La réglementation

1 mètre linéaire = 9m² de SIE

Pour qu’une bordure de champs soit prise en compte dans les SIE il faut :

  • Qu’elle soit incluse dans les îlots PAC
  • Sans production mais végétalisée avec un couvert implanté ou spontané différentiable à l’œil nu de la culture qu’elle borde
  • Avoir une largeur de 5 m minimum