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AAC Châteaudun

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Aire d’Alimentation de Captage de Châteaudun

Les captages de Beauvoir et Orsonville, utilisés par la Communauté de communes du Grand Châteaudun pour l’alimentation en eau potable de la population dunoise, connaissent une dégradation de la qualité des eaux. En effet, les concentrations en nitrates au forage dépassent le seuil de potabilité fixé à 50 mg/L (voir graphique ci-dessous). Depuis 2013 et la délimitation de l’aire d’alimentation du captage, un plan d’actions visant à restaurer la qualité de l’eau  est conduit en partenariat entre la Communauté de communes du Grand Châteaudun, en charge de l’animation territoriale, et la Chambre d’Agriculture qui assure le suivi des actions agricoles et des pratiques sur le bassin. L’animatrice territoriale est cependant basée à la Chambre d’agriculture d’Eure-et-Loir. Ces actions sont menées avec le soutien de l'Agence de l'eau Loire-Bretagne et en collaboration avec les professionnels agricoles (coopératives et négoces locaux.)
La participation active des agriculteurs du territoire à cette démarche est primordiale pour maintenir le caractère volontaire du plan d’actions !

Carte de l'aire d'alimentation de captage

Les 5 communes concernées : Châteaudun, Jallans, Donnemain-Saint-Mamès, Villemaury et Moléans.

Qualité de l'eau au captage

Les nitrates ?

Sur l’AAC de Châteaudun, deux captages ont été classés prioritaires : Beauvoir pour l’alimentation en eau potable de la population dunoise et Orsonville mis en service en 2019 pour sécuriser les approvisionnements du premier forage. Près d’un million de mètres cubes d’eau y sont prélevés chaque année pour alimenter en eau potable 14 000 habitants.

Au captage d’Orsonville, depuis 2019, les concentrations en nitrates mesurées dans les eaux de captage oscillent entre 62 et 73 mg/L. La concentration moyenne mesurée en nitrates est de 65,5 mg/L (au-dessus des 50 mg/L réglementaires) (confère figure 1a).

Au captage de Beauvoir, depuis la fin des années 1990, les concentrations en nitrates mesurées par Véolia (délégataire eau potable) et l’Agence Régionale de Santé dépassent année après année la limite de potabilité de l’eau distribuée à la population (fixée à 50 mg/L par la directive nitrates du 12 décembre 1991). Elles oscillent à la hausse entre 50 et 79 mg/L depuis 1995. En 2023, les concentrations oscillent entre 67 mg/L et 73 mg/L pour une concentration moyenne en nitrates détectée à 70.4 mg/L (confère figure 1b).

Et les produits phytosanitaires ?

Qu’est-ce que la limite de qualité de l’eau du robinet pour les pesticides ?

En France, pour qu'une eau soit déclarée conforme, la concentration en pesticides et en métabolites "pertinents" ne doit pas dépasser 0,1 µg/L (directive européenne de 1980) et la concentration en métabolites "non pertinents" ne doit pas dépasser 0,9 µg/L (instruction de la Direction Générale de la Santé de 2020). En plus d’une limite de concentration par pesticide et métabolite il existe une limite de concentration pour le total des pesticides présents dans l’eau du robinet. Cette limite est fixée à 0,5 μg/L. Au-delà de ces seuils, l'eau est considérée comme non conforme et des actions doivent être mises en place pour restaurer au plus vite la qualité de l’eau. Conscient des enjeux de restauration de la qualité de l’eau, la Chambre d’Agriculture s’est associée à l’Agence de l’Eau Loire-Bretagne et à la Communauté de Communes du Grand Châteaudun via la signature d’un contrat territorial. Le soutien financier de l’Agence de l’eau Loire-Bretagne et de la Communauté de Communes du Grand Châteaudun permet d’accompagner la mise en place de pratiques agricoles vertueuses et durables de protection de la ressource en eau.

Au forage d’Orsonville

Au captage d’Orsonville, les principales molécules et métabolites détectés sont des molécules issues d’herbicides maïs (alachlore et métolachlore ESA, atrazine et ses métabolites). Concernant les métabolites, aucune quantification supérieure à 0,9 µg/L n’a été observée. En ce qui concerne l’atrazine et ses métabolites, une détection au-dessus de la norme à 0,1 µg/L a été observée à chaque prélèvement. La tendance est cependant à la baisse pour ces métabolites. Autrement, il n’y a pas de dépassement des seuils observé en ce qui concerne les substances actives. Aucune nouvelle molécule n’a été détectée en 2023. La somme des quantités de molécule mère et de métabolites pertinents est inférieure à la norme de potabilité de 0,5 µg/L (une donnée avec une somme de 0.099 µg/L).

Au forage de Beauvoir

Au captage de Beauvoir, les principales molécules et métabolites détectés sont des molécules issues d’herbicides en grandes cultures (maïs, colza, pomme de terre).

Les analyses réalisées en 2023 ne montrent aucune détection de nouvelle molécule.

En 2023, une substance active dépasse les normes de potabilité à une date de prélèvement (le 08/02/2023 : dimétachlore herbicide de colza détecté à 0,18 µg/L). Toutes les autres molécules actives, représentées violet, ne dépassent pas en concentration la norme de potabilité de l’eau à 0.1 µg/L. Il s’agit de molécules herbicides maïs (métolachlore), colza (dimétachlore et métazachlore) et pomme de terre (métribuzine).

L'atrazine et ses métabolites (atrazine déséthyl, atrazine déisopropy déséthyl, atrazine déisopropyl désé) sont des molécules herbicides maïs interdites d'utilisation et particulièrement rémanentes. Des traces sont continuellement détectées. Si l’atrazine ne dépasse pas les normes de potabilités, certains de ses métabolites les dépassent. C’est notamment le cas de l’atrazine déisopropyl et de l’atrazine déséthyl (dépassement de norme à plusieurs reprises depuis 2018). La tendance est cependant à la baisse. En effet, ces deux métabolites sont retrouvés à des concentrations inférieures à la norme de potabilité en 2023 (sauf une date de prélèvement le 08/02/2023).

Sur 5 prélèvements réalisés en 2023, la somme des molécules pertinentes et des molécules mère dépasse la norme de potabilité à 0,5 µg/L à une date de prélèvement. En moyenne, elle est cependant à 0,29 µg/L sur le captage de Beauvoir en 2023.

Conclusion

Au regard de ces résultats, il a été décidé de renforcer nos actions sur les prochaines années à venir. Ces actions s’appuient sur la combinaison de plusieurs leviers agronomiques pour limiter les phénomènes de transferts en nitrates et en molécules phytosanitaires vers la nappe captée (gestion de l’interculture, diversification des assolements encouragée par la recherche de nouvelles filières, développement du désherbage mécanique, implantation de surfaces de dilution ou mise en œuvre de toutes autres pratiques vertueuses via les engagements MAEC/PSE…). Elles font appel à de nombreux partenaires et de multiples outils (réseaux expérimentaux de suivis de parcelles en reliquats et couverts d’interculture, accompagnements techniques individuels et collectifs, dispositifs d’aides…). Elles répondent également aux exigences fixées par la Directive Cadre européenne sur l’Eau, le SDAGE Loire-Bretagne et les SAGE Loir et Nappe de Beauce.

Contacts


Juliette Bans
Animatrice
07 62 93 34 81
j.bans@eure-et-loir.chambagri.fr 

En chiffres

L'aire d'alimentation de captage de Châteaudun, c’est …

  • Un territoire de plus de 2 100 ha s'étendant sur 5 communes
  • 1 680 ha de surface agricole
  • 32 exploitations agricoles concernées