> Prairies multi-espèces

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Les prairies sont des associations végétales pérennes ou temporaires qui favorisent la biodiversité. Le mélange floristique qui les compose dépend des activités et pratiques agricoles de l’exploitation, du type d’élevage …. Il existe plusieurs types de prairies (humides, sèches…) selon les situations pédoclimatiques et géographiques. Les prairies ont un rôle important au niveau faunistique que floristique avec beaucoup d’espèces rares.

QUELS IMPACTS ?

La biodiversité

Les prairies de fauche ont un réel intérêt pour la reproduction de certaines espèces d’oiseaux (râle des genêts, bruant proyer…). Les prairies pâturées au printemps, du fait du dérangement et du piétinement, ont généralement un intérêt plus faible pour la faune.  Les prairies jouent aussi le rôle de zone refuge pour la petite faune de plaine et sont une source de nourriture pour diverses espèces animales. Le type de prairie va dépendre du type de biodiversité visée, par exemple les mélanges florifères sont privilégiés pour les pollinisateurs, une flore diversifiée avec son cortège d’insectes favorisera les oiseaux insectivores…

L'eau et le sol

Les prairies limitent l’érosion des sols. Elles agissent comme un filtre et limitent les transferts des produits phytosanitaires vers les eaux de surface.


QUELS AVANTAGES APPORTENT-ELLES ?

Les prairies multi-espèces associent plusieurs graminées et légumineuses qui leurs donnent une résistance aux maladies et aux stress hydriques. Elles permettent une alimentation régulière en fourrage tout au long de la saison grâce aux dates d’épiaisons échelonnées.  Plus il y aura d’espèces floristiques qui s’exprimeront, plus la biodiversité associée se diversifiera.

La prairie temporaire est un bon précédent car elle permet une bonne restructuration des sols et les légumineuses fixent l’azote dans le sol pour la culture suivante. Si la prairie est destinée au pâturage, le troupeau restitue au sol, par leurs fèces, le surplus d’azote absorbé lors d’un précédent pâturage. Ainsi, les prairies permettent de limiter les intrants azotés. 


QUELLES RECOMMANDATIONS TECHNIQUES ?

Le mode de gestion des prairies va dépendre de l’objectif de production de l’exploitation : fauche, ensilage ou pâturage.

Le semis

Pour une bonne implantation de la prairie il faut qu’elle soit semée avant les périodes de sécheresse (semis de printemps) ou de gelées (semis de fin d’été).

       Semis de fin d’étéSemis d’automne sous couvertSemis de printemps
Intérêts

- Production dès le printemps suivant

- Couverture hivernale

- Bonne alternative si été sec

- Récolte fourragère importante des céréales immatures

- Prairie implantée pour le printemps

- Développement rapide de la prairie

- Favorable aux légumineuses
Limites

- Travail du sol difficile en conditions sèches

- Risque de gel

Risque de manque d’eau

- Pratique non-adaptée à tous les systèmes

- Risque de gel

- Coût de semence élevé à l’implantation

- Risque de sécheresse précoce et salissement plus élevé

- Réduction de moitié de la production l’année du semis
Périodes de semisMi-août à début septembreOctobreMars à avril en sol ressuyé

 

Pour les semences fourragères qui ont peu de réserves nutritives, il faut semer à 1 cm de profondeur maximum. Rouler avant de semer permettra une profondeur de semis régulière.

Ensuite, pour permettre à la graine de maximiser le contact avec le sol, afin qu’elle utilise le restant d’humidité dans ce dernier, il faut préparer  un lit de semences fin, bien émietté et rappuyer après le semis.

                                                                                      

Le choix des espèces

Le choix des espèces se détermine en fonction des objectifs de production, certaines espèces seront plus adaptées à la fauche qu’à la pâture et inversement. A noter que le choix des espèces fourragères est aussi influencé par le type de sol (séchant, hydromorphe, acide). Le mélange de plusieurs espèces permet une complémentarité des caractéristiques, ainsi, pour un objectif de fauche on va privilégier des espèces telles que la fétuque, le dactyle, ray-grass d’Italie, luzerne… En ce qui concerne le pâturage, notre choix se portera plus sur la fétuque des près, le trèfle blanc, ray-grass anglais…

 

Le désherbage

En alternative au désherbage chimique, on retrouve plusieurs techniques permettant de maîtriser les adventices présentes sur la parcelle. On peut faucher avant la montée à graine, au stade boutons floraux, pour les chardons par exemple (à noter qu’il faut répéter l’action plusieurs fois dans l’année pour épuiser ses réserves).  L’arrachage manuel est fastidieux mais plus efficace que la fauche pour certaines plantes comme pour le picris et le rumex, permettant d’aller chercher les racines en profondeur. Pour les refus au pâturage, il est possible d’intervenir mécaniquement où à l’aide des animaux avec des chargements plus importants. Attention toutefois à limiter ce chargement car plus il est important, moins la biodiversité y sera diversifiée.

 

La fauche

La période de fauche est à concilier entre la production économique fourragère de l’exploitation et les besoins de la biodiversité. Des dates de fauche précoces ou à répétition entrainent une diminution de la diversité végétale,

il faut donc privilégier les fauches tardives pour éviter de déranger la reproduction des oiseaux et favoriser la diversité floristique. La période optimale est après le 1er juillet et la fauche doit s’effectuer de manière centrifuge, c’est-à-dire du milieu de la parcelle vers la bordure.

 

La diversité des pratiques

Les prairies peuvent jouer des rôles variés, avoir un niveau de productivité, des modes de gestion et une durée de présence totalement différents. Une prairie permanente conduite de façon extensive permettra le plus souvent à la flore sauvage de s’exprimer et aux espèces associées de se développer. Pour autant, dans les systèmes prairiaux, la diversité des pratiques et des modes de gestion permet de ne pas homogénéiser les territoires et d’avoir une diversité d’espèces qui s’y développe. Au-delà de l’aspect hétérogénéité des pratiques, les prairies sont souvent situées dans des zones moins productives où les céréales sont difficilement cultivables et rentables. La présence des prairies par le maintien de l’élevage est un moyen de limiter l’homogénéisation des territoires en évitant la déprise agricole vers des surfaces boisées en constante évolution sur le territoire national.

La réglementation

Selon la PAC, toute surface de production d’herbe ou autres plantes fourragères, qui n’a pas été retournée ou convertie en terre arable depuis 5 ans ou plus est une prairie permanente. Les prairies permanentes ne rentrent donc pas dans la catégorie des terres arables. En revanche, les prairies temporaires, surfaces fourragères de moins de 5 ans, font partie des terres arables.